Pour la troisième année consécutive le Syndeac publie son livret, “La place des artistes femmes dans le spectacle vivant public”. L’objectif du Syndicat des entreprises artistiques et culturelles est d’atteindre la parité réelle en 5 ans.
A la lecture de ces dernières données, les chiffres progressent sûrement, mais trop lentement pour l’atteindre dans un délai raisonnable. Les quatre indicateurs mesurés sont tous, sans exception, en progression et ont franchi, plus ou moins largement, le fameux « seuil d’invisibilité » (33%) théorisé dans les rapports de Reine Prat.
Ce travail des équipes du SYNDEAC a été réalisé en partenariat avec Les Archives du Spectacle, à partir des plaquettes de saison. Le site regroupe 71 878 organismes et recense 140 612 spectacles. Ce catalogue conséquent, complété année après année, permet de procéder à des extractions et à des traitements de données actualisées.
En 2023, le SYNDEAC publie les chiffres de la saison 2021/2022.
Si la parité n’est à ce jour pas encore atteinte, les progrès sont réels : les quatre indicateurs (nombre de metteuses en scène, nombre d’autrices, nombre d’artistes femmes au plateau et potentiel de public) sont, chaque saison, à la hausse.Act
La progression en trois saisons est par exemple significative du point de vue du potentiel de public, sensible du côté du nombre de metteuses en scène, mais insuffisamment marquée pour ce qui est du nombre d’autrices. Tous les indicateurs ont franchi, plus ou moins largement, le fameux “ seuil d’invisibilité ” (33%) théorisé dans les rapports de Reine Prat. Malgré cette hausse continue des indicateurs sur trois saisons, la progression reste trop lente.
Le SYNDEAC constate que les objectifs ne sont pas atteints (aucun indicateur ne progresse de 10 points par an) ni ceux du ministère (aucun indicateur ne progresse de 5 points par an hormis le “potentiel de public” entre les saisons 20-21 et 21-22).
Synthèse par discipline
Sur 20 indicateurs, près de la moitié (neuf) souligne une situation où les femmes sont en position majoritaire. Si l’on y regarde de plus près, cela concerne uniquement des disciplines auxquelles les artistes femmes sont “naturellement assignées” : le jeune public et les marionnettes.
Si l’on peut évidemment se satisfaire du fait que des artistes femmes soient majoritaires dans au moins un champ artistique, on ne peut que regretter que les disciplines pour lesquelles l’État propose le soutien le plus important financièrement et médiatiquement – le théâtre et la danse donc – n’offrent pas, à l’échelle de leur discipline, une visibilité paritaire aux femmes.
Par ailleurs, il nous faut souligner que le champ circassien est particulièrement en retard sur l’ensemble des indicateurs mesurés : un travail spécifique pourra être engagé à cet endroit en concertation avec les adhérents.
Synthèse par type de lieu
Lorsque l’on regarde les chiffres des 4 indicateurs ventilés par les 9 types de lieux, 1 seul indicateur (sur 36 !) montre une situation où les femmes sont en position majoritaire : le nombre d’artistes femmes au plateau dans les CDCN (53%). Si certains labels s’en sortent mieux que d’autres, c’est l’ensemble du secteur, tout type de lieu confondu, qui doit encore progresser.
Le nombre d’autrices programmées est, presque partout, l’indicateur le plus bas : si ce point interroge, le Syndeac encourage ses adhérents à produire un travail spécifique de visibilisation du travail d’écriture féminine.
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