A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le ministère de la Culture publie les chiffres de l’édition 2023 de l’observatoire de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture et la communication. Depuis 2013, cet outil mesure la part des femmes dans l’administration, les institutions culturelles, les organismes professionnels et de gestion collective.
A l’occasion de la parution de ces chiffres, Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture a fait le point sur les nominations. L’année 2022 a ainsi permis de nommer 23 femmes sur 42 nouvelles nominations à la tête d’institutions culturelles relevant du champ du ministère. « Ces nominations sont déterminantes pour briser le plafond de verre et susciter davantage de candidatures féminines à l’avenir » explique la ministre.
La part des femmes progresse dans les postes à responsabilités du secteur culturel
On compte ainsi :
– 41% de femmes à la tête des établissements publics de la culture (contre 30% en 2017) ;
– 44% de femmes directrices des affaires culturelles (DRAC) (contre 35% en 2019) ;
– 68% de femmes à la direction des 41 musées nationaux (contre 41% en 2019) ;
– 60% de femmes à la présidence des entreprises de l’audiovisuel public ;.
– 42% de femmes à la tête des centres dramatiques nationaux (contre 27% en 2019)
– 68% de femmes dans les commissariats des expositions d’intérêt national (contre 41% en 2019)
L’Observatoire témoigne également de la nécessité de poursuivre et d’accentuer ces efforts pour favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités, notamment dans les centres nationaux de création musicale, les centres chorégraphiques nationaux, les opéras et les scènes de musiques actuelles. La présence majoritaire des femmes parmi les élèves des établissements d’enseignement supérieur culturel, constatée de manière constante depuis plusieurs années, garantit l’existence d’un vivier nombreux et compétent pour assurer une relève paritaire dans l’ensemble des secteurs.
41% des avances sur recettes attribuées par le Centre national du cinéma (CNC) à des femmes réalisatrices (contre 15% en 2018) et dans le spectacle vivant, 36% des aides déconcentrées attribuées à des femmes (contre 31% en 2018), l’Observatoire rappelle que le montant moyen des aides accordées est souvent plus faible pour les femmes, traduisant le fait que les budgets des projets portés par des femmes sont souvent moins élevés que ceux portés par des hommes.
Les œuvres des femmes restent moins visibles, moins acquises et moins programmées que celles des hommes
Dans le secteur du spectacle vivant et de la danse (tableau 34), les femmes réalisent en moyenne 41 % des représentations programmées en 2022-2023, qu’elles interviennent en matière d’écriture, d’adaptation, de scénographie, de mise en scène, de chorégraphie ou de traduction. Les œuvres programmées écrites par une femme sont moins présentes (34 %) et c’est dans le domaine de la réalisation de chorégraphies qu’elles sont le plus représentées (47 %).
Sur environ 2060 représentations d’opéra, une sur quatre est mise en scène par une femme au cours de la saison 2022-2023, ce qui est plus favorable qu’au cours de la saison 2021-2022. Les créations féminines figurent davantage dans le répertoire destiné au jeune public (29 %, en baisse). Les femmes sont très minoritaires dans la direction musicale (16 %), l’écriture des livrets (8 %) et dans la composition (7 %). Par ailleurs, on dénombre deux femmes pour douze hommes dans les directions musicales des orchestres nationaux en 2022.
Consécration artistique: moins de femmes primées que d’hommes
Depuis 1976, seulement 8 % des films primés aux Césars ont été réalisés par des femmes, mais aucun depuis 2010 (tableau 58). La proportion de courts métrages réalisés par des femmes et primés est plus importante (30 % depuis 1976). Le Festival de Cannes constitue un autre exemple, international, de la faible présence de réalisatrices primées (tableau 59). Pendant une longue période (1970-2019), un seul film réalisé par une femme a obtenu la Palme d’or. Pour la deuxième fois dans l’histoire de ce festival, une femme obtient une Palme d’or en 2021. Sur l’ensemble des attributions de cette récompense, les femmes représentent 3 %. Là encore, les réalisatrices de courts métrages reçoivent plus de récompenses, même si la part des lauréates est faible (10 %).
La situation est peu favorable pour la musique également: 10 % d’artistes femmes seulement ont été primées aux Victoires de la musique du meilleur album depuis 1985 (tableau 60). La situation est plus favorable dans la musique classique où plus d’un tiers des personnes primées sont des femmes (36 %). De 2020 à 2022, la part de femmes sélectionnées ou primées aux Molières est de 40 % parmi les metteurs et metteuses en scène et de 50 % parmi les auteurs et autrices (15 % de metteuses en scène et 16 % d’autrices parmi les personnes primées depuis 1987) (tableau 61)
L’Observatoire souligne enfin l’engagement constant du ministère de la Culture dans la lutte contre les violences et le harcèlement à caractère sexuel et sexiste (VHSS) : conditionnement des subventions à la mise en place de mesures de prévention et de traitement des VHSS, cellules d’écoute et d’accompagnement, formation…
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