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À Théâtre Ouvert, Padrig Vion signe un diptyque poétique

Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre
Drame Bourgeois de Padrig Vion
Drame Bourgeois de Padrig Vion

Photo Christophe Raynaud de Lage

Avec Drame Bourgeois et Murmures, le jeune artiste donne vie à ses premiers textes et à ses premières mises en scène, dans un ensemble composé pour ses camarades de promotion du CNSAD. Deux propositions qui ne manquent pas de poésie, mais qui peinent à s’extraire de leurs thèmes respectifs.

Un plateau vide, très peu de lumière, seulement deux corps et une langue. C’est le pari lancé par Padrig Vion à ses camarades rencontrés lors de sa formation au CNSAD, promotion 2022. C’est notamment pour la comédienne Lomane De Dietrich, présente dans les deux premiers volets, Drame Bourgeois et Murmures, d’un triptyque intitulé Mégalomane qu’il écrit. Annoncé comme une autopsie des ruptures sociales et intimes, prenant appui sur la déconstruction des rapports, le projet peine pourtant à endosser l’ampleur qu’il aurait pu revêtir.

Le premier opus s’intéresse à l’amour. Lomane rencontre Louis. Ou peut-être ne se croisent-ils pas, ce matin-là, sur le Pont-Neuf ? Elle est autrice, lui est musicien. Leur histoire va se déplier sous nos yeux, à travers un atlas de l’amour, une sorte de carte de Tendre version parisienne. Doivent-ils emprunter la rue du Paradis ou bien celle de la Fidélité ? Nous suivons leurs pérégrinations dans la capitale à travers leurs premiers rendez-vous, leurs premiers émois, l’exaltation, puis l’emménagement. Arrivent les premiers doutes, les petites manies agaçantes, les déceptions, la lassitude, avant que n’interviennent la rupture, le manque et le souvenir.

La langue de Padrig Vion, intelligente, vibrante, souvent farceuse, transmet à merveille les bredouillements amoureux, les déclarations enflammées, les engueulades, les non-dits, les mots blessants prononcés un peu trop vite. C’est une langue précise qui ne laisse rien au hasard, qui enchaîne les calembours, se joue des palindromes, des faux-amis, des doubles sens, mais qui ne parvient jamais à se moquer totalement du drame bourgeois qu’elle est censée pasticher. Ici, l’amour se déploie entre la rue Notre-Dame-des-Champs, le boulevard Saint-Michel et la rue de la Montagne Sainte-Geneviève, sans réussir à s’extraire de ses références germanopratines, dans une gentille moquerie de soi-même, coincé entre des références à un film de Sautet et l’univers de Rohmer.

Le deuxième volet s’intéresse à l’amitié. Lomane et Mélodie se connaissent depuis toujours. Aujourd’hui, elles tentent toutes les deux de devenir autrices et décident d’habiter ensemble. Choisir sa chambre, le canapé, perdre les clefs de la cave, instaurer de nouveaux rituels, inventer un rythme à deux, se confesser tard le soir, ou bien tôt le matin… Les deux jeunes femmes embrassent ainsi leur amitié par la lucarne intime de la vie en commun, où l’une et l’autre donnent à voir leurs doutes les plus profonds et leurs angoisses les plus intimes. Sur le plateau, deux portes se déplacent, dessinant les contours de leur relation au sein du huis clos de leur appartement.

Les deux amies y tambourinent, les ouvrent à la volée, les laissent entrouvertes, comme une invitation à la confession ; et les ferment à double tour aussi, parfois. Car il arrive que l’une s’agace des petits défauts de l’autre, qu’elles se jalousent même un peu, et s’éloignent finalement petit à petit. Ici aussi, l’amitié entre deux femmes aurait pu devenir un sujet davantage politique, ce qui aurait sublimé la délicatesse avec laquelle l’intime est décrit. En définitive, si, dans Drame Bourgeois, comme dans Murmures, les deux duos de comédiens s’emparent avec justesse de la langue riche et joyeuse de Padrig Vion, le jeune auteur, armé d’une telle plume, aurait pu s’aventurer dans des contrées bien plus éloignées pour dessiner des propositions bien plus audacieuses.

Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

Drame Bourgeois
Texte et mise en scène Padrig Vion
Avec Louis Battistelli, Lomane de Dietrich
Collaboration artistique Lolita de Villers
Regard extérieur Guillaume Morel
Création lumières Thomas Cany
Création sonore Foucault de Malet

Production Prémisses – Office de production artistique et solidaire pour la jeune création
Coproduction Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Soutien Maison Maria Casarès, CNSAD
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Durée : 1h25

Théâtre Ouvert, Paris
du 2 au 14 décembre 2024

Murmures
Texte et mise en scène Padrig Vion
Avec Mélodie Adda, Lomane de Dietrich
Collaboration artistique Lolita de Villers
Regard extérieur Guillaume Morel
Création lumières Thomas Cany
Création sonore Foucault de Malet
Construction Sara Renaud

Production Prémisses – Office de production artistique et solidaire pour la jeune création
Coproduction Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Soutien Maison Maria Casarès, CNSAD
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Durée : 1h20

Théâtre Ouvert, Paris
du 3 au 14 décembre 2024

4 décembre 2024/par Fanny Imbert
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