Suite de la présence en France des comédiens russes du Studio 7, avec Metamorphosis d’après Ovide, dans une mise en scène de David Bobée et Kirill Serebrennikov. Un spectacle assourdissant qui n’offre que peu d’intérêt.
David Bobée collabore depuis 2010 avec le Studio 7 et Kirill Serebrennikov. Sur ce spectacle l’idée de départ a été de travailler sur le jeu vidéo Mortal Kombat et sur le texte d’Ovide avec en contre point la situation en Russie et les méthodes de Vladimir Poutine. Sur scène, c’est le chaos, de jeunes paumés errent dans un cimetière urbain au milieu de trois carcasses de voitures brûlées. Ils fouillent le sol dans l’obscurité à l’aide de lampes Les dieux et les déesses sont convoqués dans ce no man’s land. Les ombres des comédiens se mêlent aux images vidéos saturées.
Ces jeunes acteurs russes possèdent beaucoup d’énergie et ils le montrent. Ils déambulent dans les travées pour aller chercher un public qui reste imperceptible. Ils sautent et bougent dans tous les sens, sur des chorégraphies simplistes qui auraient plus leur place au Palais des Sports qu’au Théâtre National de Chaillot. L’énergie sur le plateau n’est pas canalisée et surtout elle n’est pas au service du texte d’Ovide. Ces Dieux et ces déesses grimpent dans les cieux sur une structure métallique. Les comédiens se couvrent de peinture rouge et noire pour figurer le sang et la salissure. Le tout dans un enchaînement de scènes scandées, sans force et qui nous a plongé dans un ennui profond.
Le cimetière devient un lieu de drague gay – seul pied de nez à Poutine dans un spectacle qui aurait pu être une occasion formidable de confronter la poésie d’Ovide à la vision du monde de l’homme tout puissant du Kremlin. « Les gens vous haïssent et moi je vous hais » dit Orphée. Nous n’irons pas jusque là, mais on n’a bien failli prendre la poudre d’escampette pour éviter ce tumulte infernal et assourdissant.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Métamorphoses
Théâtre National de Chaillot – Salle Jean Vilar
Du 21 au 28 mars 2014
Relâche dimanche, lundi
Durée 2h20, spectacle en russe surtitré
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