Le personnage principal de « OUI » — principal, il l’est forcément puisqu’il est seul — apparaît — comme tout personnage, à l’instant précis où la pièce commence — au premier des 24 appels qui composent la partition. Réveillé, en pleine nuit, il sort du sommeil comme de son propre néant, immédiatement jeté dans une conversation avec un interlocuteur : « Oui ? ( ) Je vous en prie. ( ) Pardon ? » On n’entend que sa voix. On n’entendra que sa voix jusqu’à la toute dernière réplique « — et se reconnaître ?… » qui clôt le spectacle par une interrogation et une suspension… « OUI » n’est pas un monologue, ce n’est que la partie émergée ou audible d’une série de dialogues avec des partenaires invisibles. Qui sont-ils ? Sont-ils vivants, morts ? Partagentils le même temps ? Le même espace ? Pour nous, spectateurs, ils ne sont présents que par les silences plus ou moins brefs qui sont compris dans le corps du texte. Loin de ralentir le récit, ils le relancent et le dynamisent, et le colorent, bien sûr, de chacune de ces autres présences imaginées. Pour le spectateur, c’est aussi un jeu, une histoire en morceaux, le puzzle d’une vie à reconstituer. Extrait de la note d’intention d’après dossier de presse.
OUI d’Alain Enjary par Arlette Bonnard
Collaboration artistique Alain Enjary et Danièle Gironès
Lumière Eric Fassa
Construction Michel Tardif
Production AMBRE
(Compagnie conventionnée par la DRAC d’Île-de-France) avec l’aide du Théâtre Paris-Villette
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !