Entrer dans l’univers d’Israël Horovitz, c’est un rêve qui se réalise. D’abord, disons-le, cet homme est une légende : l’auteur dramatique (ou écrivain de théâtre, selon son expression) américain contemporain le plus joué en France, l’ami personnel d’Anouilh, de Beckett et de Vaclav Havel, l’homme qui a fait gagner son premier prix d’interprétation à Al Pacino, celui, enfin, à propos duquel Eugène Ionesco a eu cette phrase savoureuse : « Horovitz est à la fois réaliste et sentimental. Je vous laisse donc imaginer à quel point il peut être féroce. »
Il y a ces trois qualités dans Opus Coeur : un réalisme poétique, une sentimentalité bourrue et une férocité viscérale. Dans l’une de ses pièces les plus optimistes, Horovitz envoie un bien revigorant message d’espoir : rien n’est jamais fini. Et pourtant, le point de départ de la pièce n’incite pas à la gaité : Jacob Brackish, qui se sait condamné, est contraint d’engager Kathleen Hogan pour prendre soin de lui pendant ses derniers mois.
Ils sont tous les deux passés à côté de leur vie et n’espèrent plus rien. Mais Brackish est encore bien vivant, mais Kathleen a ses raisons pour s’installer chez lui, mais ces deux personnages que tout sépare vont se livrer à un face à face à la fois drôle et poignant qui apportera la preuve que les plus grands accomplissements arrivent parfois quand on a perdu tout espoir. Brackish était professeur, Kathleen a raté ses études ; Brackish est célibataire, Kathleen est veuve ; la vie de Brackish touche à sa fin, celle de Kathleen ne fait peut-être que commencer ; entre eux, il est question d’éducation, de musique, de travail,
d’amours malheureux et de relations humaines compliquées, de transmission et de changements de vie. C’est peu de dire que nous vivons actuellement des temps où l’éducation est mise à mal et où la solitude ne cesse de gagner du terrain. Alors, laissez ces deux personnages délivrer l’indispensable message d’espoir universel qu’au plus profond de la crise, le salut se trouvera encore et toujours dans l’humanité et dans la connaissance.
À la différence des précédents spectacles de la compagnie Calliopé Comédie qui se situaient en France au XIXème siècle, celui-ci vous entraîne aux Etats-Unis, dans la ville portuaire de Gloucester, Massachusetts, dans les années 1990. J’ai hâte de vous faire rencontrer Jacob Brackish et Kathleen Hogan, ils ont un bel Opus à vous jouer. Note d’intention de Caroline Darnay
OPUS CŒUR d’ISRAEL HOROVITZ*
Adaptation d’Attica Guedj et Stephan Meldegg
Avec
Jean-Claude Bouillon (Jacob Brackish)
Nathalie Newman (Kathleen Hogan)
Mise en scène de Caroline Darnay
Alain Lawrence
(Byron Weld, voix-off)
Alexis Moncorgé
(Arnold Weld, voix-off)
Scénographie : Caroline Mexme –
Son : Michel Winogradoff
Lumières : Michel Cabrera –
Costumes : Monika Mucha
Photos : Xavier Duquesne –
Graphisme : Thibauld Redval
THÉÂTRE DU PETIT HEBERTOT
Du 14 janvier au 8 mars 2015
Du mercredi au samedi à 21h – Le dimanche à 15h
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !