« J’ai voulu écrire sur nous. Un requiem pour notre génération, trentenaire aujourd’hui, un peu perdue et sans réponse – pour le moment – dans le brouillard des temps présents.
On y suit Jean, personnage principal, le long d’une nuit d’ennui, de fête, de bavardages et d’errance, au cours de laquelle il croise des femmes, des hommes, mais aussi ses fantômes, et les figures de sa vie. Une nuit de l’esprit où il chute doucement.
Pour le mettre en scène, je travaille avec un plasticien-vidéaste et un créateur sonore sur l’idée d’un espace mental, un peu hallucinatoire, limbes où réel et imaginaire se mêlent, où les perceptions du spectateur se brouillent. Un espace sculpté par la vidéo comme matière lumineuse, où les êtres se rencontrent, se confrontent, s’aiment et se ratent. Je voudrais écrire un Requiem pour ma génération, celle née après la guerre froide en Occident, ayant connu l’avènement d’internet à sa majorité, n’ayant vécu sa sexualité que sous fond de sida, ayant grandi au son de l’électro et des chiffres du chômage, dans la banalisation des drogues, et abreuvés par la télévision, les radios libres, les commencements de l’information continue. Sans bien comprendre qu’on était peut-être à la fin du monde, on vivait comme si on était à la fin de l’Histoire. Par manque d’idéal ou par manque d’espoir je sais pas, nous ne nous sommes jamais trop projetés.
J’ai grandi entourée d’adultes qui avaient la foi au sens large : religieuse, politique, sociale, humaine. J’ai trouvé ça beau mais je n’ai jamais réussi à la faire mienne.
Avec la fin des idéaux, je pensais que Dieu était mort, que la question de la religion ne se posait pas pour nous – à peine trentenaires – sur notre rive en tout cas. Depuis, nous avons eu un rendez-vous avec elle. Un rendez-vous sanglant. Et je comprends à quel point nous étions aveugles à ce qui arrivait, à quel point le « nous » où j’incluais tous ceux de mon âge, était encore une fois illusoire. Pour l’instant, nous n’avons été capables d’aucun acte, d’aucun surgissement, d’aucune réponse. Obsédés par l’amusement, nous avions cru que nous faisions la fête tous ensemble, sans voir ce qui se passait réellement.
Mon écriture s’ancre dans ma pratique de metteure-en-scène et de comédienne. A l’origine de ce texte, il y a des obsessions personnelles, mais aussi un groupe d’acteurs, le Collectif Moebius, qui peuplent mon imaginaire. »
Marie Vauzelle
Nuit
Conception, texte et mise en scène : Marie Vauzelle
Assistante mise en scène : Louise Arcangioli
Avec : Charlotte Daquet, Clélia David, Christophe Gaultier, Sophie Lequenne, Jonathan Moussalli, Marie Vires, Frédéric Roudier, Hélène de Bissy.
Conception vidéo et espace scénique : Raphaël Dupont, Camille Sanchez.
Création sonore : Josef Amerveil
Création lumières : Claire Eloy
Administration de production : Sonia MarrecProduction : Moebius
Coproductions
Théâtre du Gymnase-Bernardines-Marseille, PRINTEMPS DES COMEDIENS Montpellier, le Cratère-Scène Nationale d’Alès, le Théâtre de Nîmes, Scène Conventionnée d’intérêt national – art et création – Danse Contemporaine, l’Usine, Centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille / Toulouse Métropole), le théâtre d’Arles.
Soutiens
Avec le soutien de L’ ENSAD Montpellier (École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier, Fipam), Avec le soutien de l’ENSAD Montpellier LR au titre de l’Accueil‑ en résidence.
Avec le soutien de LA SPEDIDAM. LA SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées ».Avec la participation du DICREAM
Subventions :
La Compagnie Moebius est subventionnée au titre de l’aide au projet par la DRAC OCCITANIE, LA REGION OCCITANIE, au titre de l’aide au fonctionnement par la ville de Montpellier.Création du 25 au 30 avril 2022
Théâtre des Bernardines, MarseillePrintemps des comédiens, Montpellier
27 et 28 mai 2022
Hangar ThéâtreSaison 22-23 : Scène nationale d’Alès, Théâtre de Nîmes, Théâtre de Fos, en cours
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