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Séverine Chavrier, une lecture très personnelle de Thomas Bernhard

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre
photo Samuel Rubio

photo Samuel Rubio

Dès le titre, Séverine Chavrier assume : « Nous sommes repus mais pas repentis » est d’après le « Déjeuner chez Wittgenstein » de Thomas Bernhard. Même si un certain esprit bernhardien habite le spectacle, celui-ci n’en demeure pas moins très éloigné de la construction originelle de la pièce, et c’est bien dommage.

La musique, la vidéo en noir et blanc, la dimension monumentale du plateau nous plongent, au premier abord, dans une ambiance surannée de vieux films. Mais assez vite, on se rend compte que la musique (romantique) occupe davantage d’espace que le texte. Les acteurs parlent faiblement dans leurs micros et provoquent des chocs auditifs incessants : promenade sautillante dans des amas de vaisselle brisée – métaphore classique de la discorde familiale – ils tapent sur le piano, cassent la porcelaine (au marteau) et scratchent allègrement sur l’une des nombreuses platines branchées sur scène. Tout cela étant bien évidemment amplifié. Difficile de laisser la voix naître dans tout ce tintamare.

On distingue pourtant une part de la complexité de la relation entre Voss et ses sœurs, Dene et Ritter. La première a sorti son frère de l’asile pour qu’il revienne s’installer à la maison, comme une mère le ferait pour son enfant, ou bien une femme pour son mari. D’un autre côté, cette famille n’en est pas une, « nous trois, nous n’avons jamais formé un ensemble », affirme Voss, dans l’une des rares phrases audibles. Le jeu des acteurs est constant, pour ne pas dire linéaire. Ritter est énervée du début à la fin, Dene est une autruche maniaque et Voss est taquin et vulgaire. De toute façon, dans une mise en scène si foisonnante, ils ont peu de place pour s’épanouir. On décèle cependant un Voss intéressant, joué par Laurent Papot, il a quelque chose de Jean-Paul Rouve dans « Bunker Paradise », mais en moins sombre et moins abouti. Les situations et les effets de mise en scène étouffent les mots. Voss crache du riz au visage de ses sœurs, quand il n’est pas occupé à briser des soupières ou leur écraser des profiteroles en pleine figure. Du public, on attend le prochain gag, la prochaine performance, le tableau suivant…

Dans cette scénographie étendue, chargée de meubles « de familles » éventrés, se déroule quelque chose d’épique. Mais les enjeux manquent de clarté. On décèle dans ce barnum une critique nonchalante du snobisme bourgeois, une relation amour-haine entre les protagonistes. Cela interrompu par des scènes illustrant l’aliénation de la guerre dont les acteurs jouent les victimes et les bourreaux. Ni vraiment Marthaler, ni tout à fait Macaigne, Séverine Chavrier peine à faire de son adaptation un objet théâtral lisible, et tombe dans la facilité d’un absurde abscon.

Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr

Nous sommes repus mais pas repentis (Déjeuner chez Wittgenstein)
de Thomas Bernhard
conception Séverine Chavrier
avec Marie Bos, Séverine Chavrier, Laurent Papot
Et la participation en alternance des élèves du CRR – Conservatoire à Rayonnement Régional :
Alma Bettencourt — piano, Maya Devane — violoncelle, Pierre Cornu-Deyme — flûte traversière
Juliette Benveniste — piano, Piermattia Severin — violon, Maïwen Levy — violoncelle
Isadora Hossenlopp — piano, Zoé Moreau — violoncelle, Yan Maratka — clarinette
Scénographie Benjamin Hautin
Dramaturgie Benjamin Chavrier
Lumière Patrick Riou
Son Frédéric Morier
Vidéo Jérôme Vernez
Assistanat à la mise en scène Maëlle Dequiedt
Assistanat Scénographie Louise Sari
Construction du décor Atelier du Théâtre de Vidy
Production Théâtre de Vidy – Compagnie La Sérénade Interrompue
Coproduction Odéon Théâtre de l’Europe – CDN Besançon Franche-Comté
Avec le soutien de la SPEDIDAM
Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture
DRAC- Île de France
Haute Ecole de Musique et Conservatoire de Lausanne

durée 2h55 avec entracte

Le Monfort
du 5 au 9 novembre à 20h30
grande salle

19 mai 2016/par Hadrien Volle
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