Ayant grandi dans le New Hampshire auprès d’une mère démocrate libérale de la vieille école, militante active de surcroît, j’ai développé très tôt une fascination pour la vie politique américaine. La ville de Concord, où j’étais inscrit au lycée, était le centre névralgique des campagnes pour les primaires présidentielles qui se déroulaient tous les quatre ans, apportant avec elles leur inévitable lot de baratin, de petits fours et de candidats proprets et mielleux. J’ai serré la main de JFK la nuit précédant sa victoire à la primaire du New Hampshire en 1960, et mon premier vote s’est porté sur l’opposant Eugene McCarthy, dont la campagne de 1968 a finalement conduit au retrait de Lyndon Johnson et à un infléchissement dans la guerre du Vietnam.
Il était donc assez naturel que l’ on me propose le thème de Richard Nixon, Mao Zedong, le capitalisme et le communisme comme sujet d’un opéra. L’ idée en revenait au metteur en scène Peter Sellars que j’avais rencontré assez opportunément dans le New Hampshire l’été 1983. Je n’ ai toutefois pas saisi immédiatement à quel point son idée était brillante. À cette époque, Nixon était devenu l’objet de comédies médiocres et sans originalité, et il m’ était difficile de faire la part entre mon animosité personnelle ( il avait essayé de m’envoyer au Vietnam ) et une vision historique plus large. Mais lorsque la poétesse Alice Goodman accepta d’ écrire un livret versifié en strophes, le projet a soudain pris une tournure merveilleusement complexe, tout à la fois épopée, satire, parodie des postures politiques et examen sérieux de questions historiques, philosophiques ou relevant des relations entre les hommes et les femmes. Tout ceci se concentrait sur six personnalités extraordinaires : le couple Nixon, le président Mao et Jiang Qing ( alias Madame Mao ), Chou En-Lai et Henry Kissinger. N’était-ce pas là quelque chose que seul le grand opéra pouvait traiter, du point de vue de l’ histoire à raconter comme de celui de la caractérisation des personnages ? Le travail sur Nixon in China a pris deux années entières. Au moment où je le composais, j’avais l’impression d’être « enceint » de l’héritier royal, tant était grande l’ attention qu’ y portaient les médias et la communauté musicale en général.
Plus j’ approchais de la fi n de la partition, plus il devenait évident qu’il me serait impossible de la finaliser en toute discrétion. Ainsi, l’italienne ( filage piano sans mise en scène ) qui a eu lieu à San Francisco cinq mois avant la première, a attiré une douzaine de journalistes et a même été critiquée ouvertement sur NBC. Copyright © 2010 by John Adams. All rights reserved
NIXON IN CHINA
MUSIQUE
John Adams
LIVRET
Alice Goodman
Direction musicale
Alexander Briger
Mise en scène
Chen Shi-Zheng
Décors
Shilpa Gupta
Costumes
Petra Reinhardt
Lumières
Alexander Koppelmann
Richard Nixon
Franco Pomponi
Mao Zedong
Alfred Kim
Pat Nixon
June Anderson
Madame Mao ( Jiang Qing )
Sumi Jo
Chou En-Lai
Kyung Chun Kim
Henry Kissinger
Peter Sidhom
1e secrétaire de Mao
Sophie Leleu
2e secrétaire de Mao
Alexandra Sherman
3e secrétaire de Mao
Rebecca de Pont Davies
Orchestre de chambre de Paris
Chœur du Châtelet
Mardi 10 avril 20h
Jeudi 12 avril 20h
Samedi 14 avril 20h
Lundi 16 avril 20h
Mercredi 18 avril 20h
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