Nicolas Dubourg, le Directeur du Théâtre de la Vignette de Montpellier, a été réélu pour deux ans à la Présidence du Syndeac (syndicat des entreprises artistiques et culturelles) lors de l’assemblée générale du 29 novembre 2021.
A la veille des élections présidentielle et législatives le Syndeac présente ses 13 propositions pour un service public de l’art et de la culture.
CRÉATION D’UN COMITÉ INTERMINISTÉRIEL POUR LA CULTURE : présidé par le Premier ministre, réunissant tous les ministres intervenant dans le champ du lien social et culturel (culture, affaires européennes et étrangères, éducation nationale, intérieur, ville, agriculture, cohésion des territoires, environnement, égalité femmes-hommes, santé, justice, etc.), ce comité sera chargé de coordonner les politiques culturelles et de mieux articuler les différentes sources de financements entre elles. Il se réunira au moins une fois par an.
FUSIONNER LE CNPS (CONSEIL NATIONAL DES PROFESSIONS DU SPECTACLE) ET LE CTC (CONSEIL DES TERRITOIRES POUR LA CULTURE) : cette fusion renforcera la concertation entre les élus, les professionnels et le ministère de la Culture. L’Éducation nationale devra en être partie prenante. Décliner cette réforme à l’échelle régionale (Coreps) et indemniser les professionnels siégeant dans ces instances.
POUR UN NOUVEAU CONTRAT DE PARTENARIAT ENTRE L’ÉTAT ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : un an après l’élection présidentielle, le Gouvernement, dans le cadre du premier Comité interministériel pour la culture (cf. supra), aura élaboré une stratégie interministérielle avec les collectivités territoriales. Le ministère de la Culture proposera des pactes d’engagement sur trois ans avec incitations financières pour les nouveaux axes de la politique culturelle en faveur des équipes artistiques, de l’égalité femmes-hommes, de l’expérimentation, de l’éducation artistique et culturelle ainsi que des plans spécifiques sectoriels (danse, musique, cirque, arts de la rue, marionnette, pluridisciplinaire). Définition d’une stratégie budgétaire avec les collectivités territoriales dans le cadre d’un renforcement des dotations publiques.
RENDRE OBLIGATOIRE LA COMPÉTENCE CULTURELLE POUR LES TERRITOIRES : cela ne remet pas en cause la compétence partagée. Le service public n’est pas facultatif. Les élus ne doivent plus opposer l’urgence sociale à l’urgence culturelle. Rappelons ici l’article 13 du préambule de la Constitution: «La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture».
PLUS 500 MILLIONS D’EUROS EN CINQ ANS SUR LES PROGRAMMES CRÉATION (PROG. 131) ET TRANSMISSIONS DES SAVOIRS (PROG. 361). La suppression du pass culture pourra utilement permettre de redéployer les crédits mal employés au service de la création et de la transmission.
ÉLABORATION D’UNE NOUVELLE ARCHITECTURE BUDGÉTAIRE en rendant fongibles les financements au titre des deux programmes principaux du ministère de la Culture, dans le cadre des CPO (Convention pluriannuelle d’objectifs) et conventionnements.
L’ÉGALITÉ FEMMES – HOMMES : nominations paritaires, moyens de production renforcés pour les équipes artistiques dirigées par les femmes, programmation, lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
PLANS DE SOUTIEN RENFORCÉ À DES DISCIPLINES INSUFFISAMMENT SOUTENUES : musique, danse, marionnette, cirque, espace public. Un plan de commandes artistiques pourra leur être spécifiquement proposé.
L’EXPÉRIMENTATION, UNE NOUVELLE POLITIQUE POUR LES ÉQUIPES ARTISTIQUES ET LES LIEUX:
• financement direct et amplifié pour les équipes artistiques, dans le cadre d’un dispositif nouveau d’au moins trois ans, coordonné avec les collectivités territoriales et visant à irriguer les territoires les moins dotés en infrastructures pour réinventer une politique de création et de relations aux habitants. Cette politique nouvelle sera
l’axe fort du ministère de la Culture pour compenser un aménagement culturel insuffisant. Immersion/implantation de 200 équipes artistiques dans les territoires.
• financement hors cadre des CPO des lieux pour des expérimentations in situ.
LANCEMENT D’UN CONCOURS NATIONAL D’ARCHITECTURE : ce concours s’articulera autour de 10 établissements culturels labellisés et pour lesquels le programme devra porter sur la relation aux habitants.
RENFORCEMENT DES PERSONNELS QUALIFIÉS : en Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) par déconcentration ou création de postes.
LA RÉFORME DE L’ÉVALUATION : des critères nouveaux de création de valeur seront élaborés. Les critères quantitatifs seront atténués pour mieux prendre en compte les parcours d’artiste, les phases de recherche, de création et de diffusion pour les équipes artistiques. S’agissant des lieux, les critères de remplissage, de nombre de représentations seront aussi revus à l’aune des nouveaux critères de création de valeurs. Les commissions consultatives (ex comités d’experts) seront revues dans leur organisation afin de favoriser le travail des experts et leur indemnisation.
LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE (EAC) : elle sera intégrée aux CPO et aux conventionnements. Ses financements seront annualisés (hors de tout appel à projet pour les partenaires conventionnés) et renforcés dans les territoires prioritaires. Les financements relatifs à la rémunération des artistes dans ce cadre devront être pris en compte dans les critères d’accès à l’assurance chômage.
Les membres du bureau du Syndeac sont :
Nicolas Dubourg, Théâtre de la Vignette, Scène conventionnée d’intérêt national
Catherine Riboli, Compagnie Nom’Na
Joris Mathieu, Directeur du CDN théâtre nouvelle génération Lyon
Catherine Meneret, Directrice adjointe du CCN de Caen en Normandie
Bruno Lobé, Directeur de la Scène Nationale le manège Reims
Anne Monfort, Compagnie Night and Day
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