C’est par un simple appel téléphonique que le maire de Lyon Grégory Doucet a annoncé lundi 13 mai en fin de journée à son adjointe à la culture, Nathalie Perrin-Gilbert qu’il lui retirait sa délégation à effet immédiat.
« Il m’a dit n’avoir plus confiance en moi. J’ai répondu que je n’avais plus confiance dans les écologistes depuis longtemps pour gérer la Ville dans l’intérêt général » nous confie-t-elle.
Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de la cité des Gaules de 2001 à 2020, PS puis dissidente PS, appartient au groupe Lyon en commun, mouvance de la gauche citoyenne lors des dernières élections municipales de 2020 auxquelles elle était candidate avant de rallier au second tour la liste du candidat EELV Grégory Doucet qui a succédé à Gérard Collomb. Elle a alors choisi d’être en charge des affaires culturelles.
Après s’être battue pour sanctuariser le budget de la culture après la crise du Covid, elle a permis que les deux salles en régie directe de la Ville (Théâtre des Célestins et Auditorium) bénéficient en 2023 d’un « re-soclage » de 350 000€ pour palier l’inflation, a obtenu la revalorisation des salaires des musiciens de l’ONL (+10%). Elle a augmenté les subventions aux scènes émergentes consacrées à la découverte (+ 250 000€ en 2023) qu’elle a ouvert aux arts de la rue mais aussi retranché 500 000€ à l’Opéra dès son arrivée en veillant parallèlement à revaloriser les salaires et carrières notamment des personnels techniques. Elle a aussi soutenu les écoles d’art (Ciné-Fabrique, ENSBA…) et été très en soutien des structures impactées par la baisse subite des subventions de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en 2022-23 (Subsistances, Villa Gillet, TNG)
Depuis quelques mois, Lyon a obtenu du ministère de la Culture le label Ville 100% EAC et est entrée dans le réseau des villes créatives UNESCO en littérature.
Ces dernières semaines, les sujets de discordes avec le Maire étaient de plus en plus nombreux, au sujet du manque supposé de partialité du nouveau parcours du Musée Gadagne sur l’histoire contemporaine de Lyon, sur l’avenir du musée Guimet qu’elle souhaitait sanctuariser comme lieu culturel, sur le jet de soupe par deux activistes écologistes sur « Le Printemps » de Monet (protégé par une vitre) du musée des Beaux-Arts (« rien ne peut », dit-elle en conseil municipal du 21 mars 2024, « excuser ou justifier, cette attaque, pas même la visée écologiste » alors que l’édile avait déclaré « regretter », tout en tempérant : « face à l’urgence climatique, l’angoisse est légitime »).
Nadja Pobel – www.sceneweb.fr
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