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Nathalie Pernette, les possibles de la danse

Actu, Danse, Les interviews, Valence
Nathalie Pernette
Nathalie Pernette

Photo Sophie Faguer

Danseuse et chorégraphe saute-frontières, connue autant nationalement qu’internationalement, Nathalie Pernette est associée cette saison au Lux – Scène nationale de Valence. L’occasion pour l’artiste et son équipe de continuer d’arpenter les multiples territoires de la danse.

À se pencher sur la résidence de la compagnie Pernette cette saison au Lux – Scène nationale de Valence, l’on est saisi par la pluralité des propositions. Car de L’Eau douce, solo jeune public accessible dès trois ans nous baladant à travers les multiples états de cet élément, à la pièce collective déployant un rapport au sacré (Wakan – Un souffle), au spectacle ludique et tout terrain joué en extérieur explorant tous les petits rituels précédant et suivant l’entrée en scène ou en piste (Juste avant & Juste après), en passant par une création participative carnavalesque scandée, chantée et dansée (Heyoka, la tête à l’envers) et une création collaborative – fruit de plusieurs semaines de travail – réunissant dix classes de collège, le spectre des propositions embrassées est d’une diversité étonnante. Mais à y regarder de plus près, cet éclectisme n’est que le reflet du travail mené par la danseuse et chorégraphe. Et c’est bien avant 2001, année de création de sa compagnie, que Nathalie Pernette a commencé à investir de multiples territoires, géographiques, chorégraphiques comme métaphoriques. Si ce travail a pu, on l’imagine, s’affiner et se raffiner au fil des ans, se déployer aussi encore différemment depuis l’installation de la compagnie en 2011 dans le studio de danse de la Friche Artistique de Besançon, il n’est que l’expression d’une curiosité revendiquée pour les formes, les rencontres, les croisements, l’exploration des possibles de la danse.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Nathalie Pernette : Nous sommes en résidence aux 2 Scènes, à Besançon, en vue de la création début décembre à la Scène nationale de Mâcon de Wakan – Un souffle – « wakan » signifiant « sacré » en Sioux Lakota Teton. Étant à trois semaines de résidence sur les six de création prévues, là, c’est l’effervescence. C’est la première semaine où nous sommes toutes et tous réunis, où tous les corps de métiers sont là : les danseurs, la créatrice lumière, le créateur musical, la costumière, la régisseuse générale. Même si la danse a pris un peu d’avance, puisque cela fait trois semaines qu’on travaille avec les interprètes, la lumière, par exemple, débute. Mais, dans l’ensemble, ce sont des chantiers qui se travaillent en parallèle : la création musicale réalisée par Franck Gervais a démarré au même moment que la danse, avec des recherches en parallèle et en même temps très associées. Nous tâtonnons, cherchons, jusqu’à faire se rencontrer des univers musicaux et chorégraphiques qui se complètent, sans être redondants.

Vous évoquez la création musicale. Comment travaillez-vous avec le compositeur Franck Gervais avec qui vous collaborez depuis longtemps ?

N.P. : Nous travaillons ensemble depuis trente ans – Franck a d’abord débuté avec nous en tant que régisseur son, puis, très vite, nous sommes partis sur cette aventure de composition. À chaque fois, nous essayons de déterminer une famille d’intérêts sonores. Sur Wakan, nous avions envie d’éléments très percussifs, qui peuvent faire référence à des musiques existant dans le monde et qui, en même temps, vont voir du côté de musiques actuelles vraiment rythmées, où le corps et l’âme se mettent en transe. La recherche va aussi vers des voix plus éthérées, des nappes sonores parfois chaotiques. Il y a des thématiques – le chaos, le sombre, l’élévation – et nous jonglons avec tout cela à la fois sur les sonorités et les rythmicités. Et puis, il y a également un élément textuel, puisque j’ai choisi de décortiquer le texte de L’Ecclésiaste [tiré de l’Ancien Testament, NDLR]. Ce court poème, qui dit notamment que « vanité, tout est vanité et poursuite du vent », offre une réflexion philosophique et spirituelle sur notre place et notre passage dans le monde. Nous l’avons traduit dans plein de langues et ce texte constitue notre base pour faire émerger, perler quelques éléments chuchotés ou dits à voix haute. Les paroles de la musique seront uniquement celles de ce poème, qui sera malaxé dans tous les sens.

Toujours au sujet de Wakan – Un souffle, ce prochain spectacle est qualifié de « projet de prière dansée ». Est-ce la première fois que vous approchez si directement la spiritualité ?

N.P. : De façon si directe, oui. Après, je pense que la danse – parce qu’on ne parle pas – est un vecteur très efficace pour entrer en lien avec l’invisible, que l’on nomme cet invisible « dieu », « esprit », ou tout autrement. Dans la plupart des cultures du monde, sauf en Occident, la danse est utilisée à plein de moments de la vie : de la naissance à la mort, et dans le lien avec des forces qui nous dépassent. Et il y a dans toutes ces danses des permanences. Mais j’ai toujours ressenti cette capacité de la danse, et je l’ai cultivée de manière indirecte avec une série de pièces liées à la question du fantôme, du revenant, et de ce qui reste après la mort. Ces deux pièces, La Figure du gisant (2014) et Les Ombres blanches (2015) m’ont occupée bien trois années. Là, j’y reviens d’une autre manière, avec ces questionnements plus directs sur les danses qu’on dit sacrées. Le but du jeu étant de créer une danse sacrée occidentale qui nous élève tous.

Wakan sera le deuxième spectacle que vous jouerez cette saison parmi les quatre programmés dans le cadre de votre résidence au Lux. Comment avez-vous dialogué avec le Lux pour construire ce parcours qui débute avec Juste avant & Juste après, pièce chorégraphique « légère et tout terrain » ?

N.P. : On s’est rencontrés sur tous les terrains qui sont cultivés et pratiqués autant par le Lux que par la compagnie. Au sein de la compagnie, nous travaillons à des formes vraiment diverses : de plateau, in situ, parfois nous faisons des one shot. Nous aimons créer des formes plus légères qui peuvent se déplacer facilement et qui – comme Juste avant & Juste après – prennent racine dans des espaces publics ayant un rapport avec le sport ou la culture, mais sans être des théâtres : des stades de foot, des parvis de médiathèque, des gymnases, etc. Le Lux aimant bien également être dedans comme dehors, avec des formes variées dans leur amplitude, on s’entend bien. Et entre le jeune public (L’Eau douce), la danse en salle (Wakan – Un souffle), le dehors (Juste avant & Juste après), le participatif (Heyoka, la tête à l’envers), et la résidence Art et numérique avec des classes de collège, il y a toute la diversité de ce que nous faisons au sein de la compagnie. Et, même dans les humeurs, il y a toutes les formes possibles de ce que nous travaillons : ça va du côté obscur de la force à un côté festif et partagé ; d’un côté solaire à un autre, très sombre ; du fantastique à quelque chose de presque potache.

L’association au Lux va s’étendre sur deux saisons. La compagnie Pernette a-t-elle souvent été associée à des structures ? Que permettent ces dispositifs ?

N.P. : Nous avons toujours été associés à un ou parfois plusieurs – deux ou même trois – lieux en même temps, ce qui est très riche. D’ailleurs, c’est le seul moyen de contrecarrer notre lot habituel : en danse, sauf dans le cas des spectacles jeune public – et encore, ce n’est pas toujours vrai –, on tourne d’un lieu à l’autre pour faire une seule représentation. Cela fait de nous de grands nomades et nous amène à passer à côté des relations aux théâtres, aux personnes, aux lieux. Ce type de résidences – également parce qu’elles fourmillent d’aspects multiples – nous permet de nous ancrer plus dans la vie, sinon on glisse un peu d’une structure et d’une histoire à l’autre. Au travers, par exemple, des actions culturelles, nous rencontrons des publics très différents et nous creusons nos sujets avec eux. Parfois, on nous propose des choses nouvelles, particulières, que nous n’avions pas imaginées – comme c’est le cas au Lux avec la résidence Art et numérique. Ça nous invite à faire un pas de côté par rapport à nos pratiques habituelles, ça nourrit les réflexions sur d’autres formes et manières d’approcher le public. C’est très riche !

Propos recueillis par caroline châtelet – www.sceneweb.fr

26 septembre 2024/par Caroline Chatelet
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