Les histoires pas très catholiques de Dario Fo à la Comédie Française.

photo Brigitte Enguérand

Photo MARIA LAURA ANTONELLI/AGF

Dario Fo est de retour à la Comédie Française. Après avoir mis en scène en 1990 « Le Médecin malgré lui » et « Le Médecin volant » à la demande d’Antoine Vitez, il fait son entrée en tant qu’auteur au répertoire du Français, avec « Mystère bouffe et fabulages», une pièce écrite en 1969. A l’origine cette pièce était un one man show, une succession de petites histoires inspirées des « jongleries » populaires du Moyen-âge. Dario Fo utilise une forme théâtrale de la Commedia  dell’Arte, « le grammelot », fondée sur l’usage d’onomatopées. Il a puisé ces histoires dans la tradition orale du peuple italien.

Muriel Mayette, l’administratrice du Français qui signe la mise en scène a choisi de présenter ces textes en deux soirées différentes. « Dans un prélude, nous commencerons par donner les clés de ce théâtre comme Dario Fo le fait et nous finirons à chaque fois par La Naissance du jongleur qui est la quintessence même de Mystère bouffe, car s’y révèle la puissance de la parole incarnée par l’acteur ». Sur scène chaque soir se succèdent alternativement les comédiens du Français. Ils  racontent ces histoires entrecoupées de petites saynètes burlesques avec les élèves du français qui tournent en dérision les imageries pieuses des peintures du moyen-âge. Avec des moments très drôles, notamment lorsque Jésus n’arrive pas à se tenir sur sa croix.

Catholiques pratiquants, intégristes de tout genre s’abstenir, « Mystère bouffe » n’est pas pour vous. L’évangile et la religion en prennent pour leur grade. Et même si le spectacle pèche par quelques longueurs, les comédiens de la troupe s’amusent à raconter ces histoires. Catherine Hiégel (l’ancienne doyenne acclamée dès son entrée) vient présenter le principe des mystères bouffes. Hervé Pierre raconte l’histoire de la Nativité et la Fuite de Jésus en Egypte. Christian Hecq laisse éclater comme toujours son génie comique en pape Boniface VIII. Yves Gasc a un peu plus de mal à nous conter le siège de Bologne, mais le côté « pipi caca » de l’histoire fait passer le temps. Quand à Stéphane Varupenne, il fait très bien le cochon. Oui vous avez bien lu, vous êtes bien à la Comédie Française. Après « Paroles, pas de rôle/vaudeville » au Vieux-Colombier l’année démarre en fanfare dans la maison de Molière !

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Mystère bouffe et fabulages

de Dario Fo

version 1 et version 2

textes français de Ginette Herry, Claude Perrus, Agnès Gauthier, Valeria Tasca

mise en scène de Muriel Mayette

Avec (selon les versions)

Yves Gasc

Catherine Hiegel

Véronique Vella

Christian Blanc

Alexandre Pavloff

Hervé Pierre

Stéphane Varupenne

Christian Hecq

et les élèves-comédiens de la Comédie-Française

Camille Blouet

Christophe Dumas

Florent Gouëlou

Géraldine Roguez

Chloé Schmutz

Renaud Triffault

Scénographie et lumières, Yves Bernard

Costumes, Virginie Merlin

Musique originale d’Arthur Besson

Dramaturgie Laurent Muhleisen

Assistante à la mise en scène, Josepha Micard

Entrée au répertoire

Avec le mécénat d’Acqua di Parma

Représentations Salle Richelieu, matinée à 14h, soirées à 20h30. Prix des places de 5 € à 37 €.

Renseignements et location : tous les jours de 11h à 18h aux guichets du théâtre et par téléphone au 0825 10 16

80 (0,15 € la minute), sur le site internet www.comedie-francaise.fr.