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Théâtre sur table et musique de mains

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre musical

photo Raoul Gilibert

Passée par la Pop et le Nouveau Théâtre de Montreuil avant Covid, cette performance insolite trouve une seconde vie dans l’écrin de la salle Christian-Bérard de l’Athénée. Une excellente nouvelle tant ce trio à la barre d’une partition signée Thierry de Mey gagne à être écouté. Entre théâtre, musique et danse de mains, Musique de tables est une forme brève et hybride réjouissante.

Musique sur tables, théâtre de regards et danse de mains, voici le paysage scénique que posent ensemble les interprètes Eléonore Auzou-Connes, Emma Liegeois et Romain Pageard, tous les trois issus de la formation de comédien du TNS (Théâtre National de Strasbourg). C’est en effet au cours de leur cursus que les trois apprentis acteur.ices se sont rencontré.es. L’envie de travailler ensemble a germé et la découverte de cette partition singulière leur a tapé dans l’œil et l’oreille. Musique de tables date de 1987, est signée du compositeur contemporain Thierry de Mey (que l’on connaît notamment pour son travail rapproché auprès de chorégraphes de renom comme Anne Teresa de Keersmaeker et Michèle Anne de Mey) et affiche une approche radicale et novatrice de la partition musicale. Un morceau incongru, une œuvre pour trois percussionnistes sur table, ça n’est pas banal. L’instrument, une planche de bois donc, se joue à même la main, en déclinant tous ses points de contact possibles (la paume, les doigts, le poing, les phalanges), et les variations de toucher.

Cette matière première singulière, œuvre musicale courte et percutante (c’est le cas de le dire) s’est révélée à nos trois comédien.nes rompu.es à l’exercice du plateau dans tout son potentiel dramatique. Comme un réseau de jeu à tisser ensemble, une dramaturgie neuve à inventer. Un travail de répétition de longue haleine a permis de s’approprier techniquement l’exécution millimétrée de la partition. Une affaire de mouvements, de rythme, de coordination, qu’Eléonore Auzou-Connes, Emma Liegeois et Romain Pageard maîtrisent à la perfection. A la musique originale, d’une durée de 7 minutes dans son intégralité, et qui vient clore la représentation dans son épure, le trio a ajouté une partition de regards ainsi qu’une partition de lumières, afin de mettre en valeur la portée graphique et visuelle de l’œuvre de base. Remarquable intuition. Le spectacle qui en découle est une expérience ramassée qui allie précision, délicatesse et cohérence. Et la forme, d’une absolue singularité, évoque les marionnettes sur table ou les Nano Danses de Michèle Anne de Mey tandis que la rythmique renvoie même à certaines pièces chorégraphiques d’Anne Teresa de Keersmaeker. Mais notre trio est parvenu avec brio à entrer dans le tempo et construire son propre objet scénique, une performance à la fois visuelle et musicale, où de la chorégraphie des mains nait la ligne percussive.

Les mouvements sont nets, affutés, hypnotiques, l’interprétation juste, sensible, cohérente. Les trois comédiens n’ont pas cherché à rajouter du sens ou de la narration, ils inclinent la partition du côté d’enjeux plus dramatiques et non verbalisés comme la relation à l’autre, la solitude et le groupe, la complicité et le rejet, l’inclusion et l’exclusion, l’apparition et l’effacement. En se contentant d’être à l’écoute et d’en extraire des temps suspendus, d’en décortiquer des mesures, ils ont mis à jour des situations latentes, dans l’ombre, sans forcer ou appuyer le propos. En travaillant sur une dichotomie du corps, mains d’un côté, tête de l’autre, ils se sont approprié l’œuvre avec leurs outils théâtraux (visage et regard) pour lui donner une quatrième dimension, qui apparaît comme une évidence. On se régale de cette combinaison sensitive, voir et entendre, le son étant directement connecté au geste qui le produit et le trio alterne motif choral, duos et solos en une chorégraphie manuelle pleine de rebondissements, de glissés, de portés, de claquements, de croisements et d’entrelacs fascinants. Une pépite.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Musique de tables
D’après la partition de Thierry de Mey
Conception et interprétation Éléonore Auzou-Connes, Emma Liégeois & Romain Pageard
Collaboration artistique Claire-Ingrid Cotanceau & Thomas Pondevie
Scénographie Jean-Pierre Girault
Création lumière et son Auréliane Pazzaglia
Régie lumière et son Mona Guillerot / Thierry Laille
Ce spectacle s’inscrit dans la saison Jeune Création de la Salle Christian-Bérard, en partenariat avec Prémisses.
Production : La Pop
Production déléguée : Prémisses – Office de production artistique et solidaire pour la jeune création
Coproduction : Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN
Soutien : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Durée : 50 min

Du 29 janvier au 12 février 2024
A l’Athénée – Théâtre Louis Jouvet

31 janvier 2024/par Marie Plantin
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