Depuis le 7 novembre, un mouvement de grève illimité est en cours au sein de la MC2, scène nationale de Grenoble. Il porte sur des conditions de travail dégradées et des salaires insuffisants.
La représentation de 40° sous zéro du Munstrum Théâtre n’a pas pu avoir lieu le mardi 7 novembre. Le rideau de fer a été baissé par un salarié gréviste. « Cet acte nous a profondément choqués. Sa violence sous-jacente nous a conduit à une décision d’annulation par protection de tous les personnels permanents et intermittents, employés de la MC2 ou de la Compagnie » explique le directeur de la MC2, Arnaud Meunier dans un courrier envoyé aux salariés.
Un préavis de grève a été déposé par le Synptac-CGT qui fait état dans un communiqué d’un « mauvais climat dans la structure depuis janvier 2021 ». « Un tiers des salarié·e·s permanent·e·s ont été ou sont encore en arrêt pour des raisons directement liées aux conditions de travail ; un tiers des salarié·e·s permanent·e·s ont été amené·e·s à quitter la MC2 pour des raisons directement liées à des dérives managériales et à l’insécurité professionnelle.»
Deux lettres-ouvertes ont été adressées aux tutelles (signées par 40 salarié·e·s sur les 60 que compte la structure), dont une seule réponse a émané de Grenoble Alpes Métropole (dont une élue préside le conseil d’administration) selon le syndicat qui dénonce « des licenciements qui pourraient être qualifiés d’abusifs (des procédures prud’homales sont en cours) ; une surcharge de travail liée au non-remplacement des salarié·e·s ayant quitté les effectifs (du fait des difficultés de recrutement dans le secteur du spectacle vivant en général, et de la difficulté à stabiliser les effectifs au sein de la MC2 en particulier) ; un échec de la négociation annuelle obligatoire concernant la politique salariale de l’établissement, du fait de la faiblesse des propositions de la direction. »
Dans le courrier envoyé aux salariés, Arnaud Meunier explique « que la direction a proposé, pour les salariés permanents, une augmentation forfaitaire brute de 75 euros par mois, rétroactive au 1er janvier, correspondant à 3,1% en moyenne ». Ainsi que « le principe d’une prime (dont le montant reste à définir en CSE). L’augmentation des intermittents décidée unilatéralement par la direction est de 5% dès le 1er novembre. »
Sur l’accusation de « licenciement abusif », la direction explique que « outre que le fait de considérer comme abusif un licenciement ne relève pas et ne saurait justifier l’exercice du droit de grève, sur quels faits juridiques s’appuie-t-on pour justifier de telles accusations ? Au contraire, nous rappelons que nous venons de gagner en appel contre un ancien salarié accusé de harcèlement sexuel ; que nous avons défendu la victime et que notre boussole est et restera toujours la défense de nos valeurs de respect, d’équité et l’intérêt général. »
Sur le remplacement dans les effectifs, la direction explique que également que « 6 recrutements sont actuellement en cours et vous informons que 5 autres seront présentés en CSE et au CA très prochainement. Ce sont bien les difficultés de recrutement liées à l’état du marché du travail (nous obligeant à recourir à des cabinets de recrutement) qui expliquent les retards. »
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