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Corinne Dadat : une femme de ménage sur un plateau

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
photo Marion Poussier

photo Marion Poussier

Artiste associé au Théâtre de la Ville, l’auteur Mohamed El Khatib montre au Monfort deux spectacles emblématiques de son style d’écriture particulier à la lisière du documentaire s’appuyant sur des événements intimes et personnels.

Ancien étudiant en sociologie, Mohamed El Khatib, construit un théâtre du réel et dénué de théâtralité au point que ses spectacles se présentent parfois peu aimables et sans attrait. Dans une forme qu’on dirait presque improvisée, il s’adresse au public d’une manière simple, directe, frontale. Ses sujets sont des figures, des histoires appartenant à la vie du quotidien dont il atteste l’authenticité. Documents à l’appui, il se raconte avec un mélange étonnant de distance émotionnelle et d’empathie.

Dans Finir en beauté, succès du festival off d’Avignon en 2015 et en tournée depuis, il est seul en scène et évoque la mort de sa mère. A l’origine de Moi, Corinne Dadat : une autre figure féminine, une femme de ménage quinquagénaire rencontrée par hasard. Il la filme d’abord sur son lieu de travail, procède à une interview dans les toilettes de l’établissement scolaire qu’elle récure quotidiennement depuis plus de trente ans, puis il l’invite à monter sur scène. Elle se méfie du monde du spectacle mais accepte apparemment sans réticence.

Le verbe haut et drôlement caustique, la femme est une nature et c’est avec un génial aplomb qu’elle se présente sur scène pour y vider son sac, au sens propre comme au figuré. En blouse de travail, celle qui décrit le sentiment souvent éprouvé d’être transparente aux yeux des gens se voit propulsée en pleine lumière. Le geste évoque celui de Jérôme Bel qui, dans ses spectacles réunit souvent des comédiens amateurs. Pour autant, Moi, Corinne Dadat n’a rien d’un gala… Il y est question de dur labeur, de fatigue physique, des gestes répétitifs de la vie ouvrière relayés par la danseuse, Elodie Guezou, qui s’emploie à illustrer, avec souplesse et sans ménagement, la maltraitance du corps contorsionné en lavant par exemple le sol avec sa longue chevelure.

Dans la salle fusent des réactions spontanées, des rires déclenchés peut-être parfois même aux dépends de l’interprète Corinne qui ne manque pas d’autodérision et de bagout connivent. On se demande bien dans quelle mesure le public présent et enthousiaste n’a pas, dans sa vie sociale, l’occasion de prêter attention à une femme de ménage et a besoin de se rendre au théâtre pour cela. Ce qui pourrait être anecdotique prend alors tout son sens et montre, qu’à l’évidence et l’air de rien, le théâtre fait se rencontrer les gens et peut les transformer.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Moi, Corinne Dadat de Mohamed El Khatib
avec Corinne Dadat, Élodie Guezou, Mohamed El Khatib
environnement visuel Fred Hocké environnement sonore Raphaëlle Latini et Arnaud Léger régie générale Zakari Dutertre
Production : Zirlib – Coproduction : Théâtre d’Orléans / Scène Nationale, L’Hippodrome / Scène nationale de Douai / Tandem Douai-Arras, La Rose des Vents / Scène Nationale Lille Métropole-Villeneuve d’Ascq, Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, Les Treize Arches / Scène conventionnée de Brive, Culture O Centre – Ateliers développement culturel,
Théâtre d’Amboise – Résidence de création : Centre Chorégraphique National d’Orléans (Dir. Josef Nadj), Emmetrop, le Quai des Arts / Argentan dans le cadre des Relais Culturels Régionaux – Avec la participation du DICRéAM, de Digital Airways et Walou Production – Zirlib est une compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture / Drac Centre-Val de Loire, portée par la Région Centre, soutenu par la ville d’Orléans – Mohamed El Khatib est accompagné par L’L / lieu de recherche pour la jeune création (Bruxelles).
Durée: 1h

Le Monfort Théâtre
18 > 26 nov. 2016
Théâtre National de la Colline
du 22 Mars au 1er Avril 2017
du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h

23 mars 2017/par Christophe Candoni
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