Mnémosyne pour dire la mémoire d’un monde : celui du chorégraphe et plasticien Josef Nadj. Trente ans après la création de sa première pièce, il nous offre une œuvre globale, associant projet photographique et performance scénique. Tout au long de son parcours, l’artiste formé aux Beaux-Arts de Budapest n’a jamais cessé de photographier. En se réappropriant cette pratique menée en parallèle, Josef Nadj puise dans sa propre mémoire pour élargir, une nouvelle fois, son horizon créatif. Virage artistique ou retour aux sources ? Pour Mnémosyne, il a conçu une vaste exposition photographique, un véritable écrin constellé d’images au sein duquel il se met en scène – entre jeu, danse et performance – au plus près de son public.
Soit un petit espace clos et sombre, une camera oscura en attente. Le visiteur y devient spectateur voire regardeur. Dans l’intimité de ce cabinet où s’animent quelques curiosités, Josef Nadj livre une brève performance d’une rare densité : chaque mouvement, chaque action, chaque instant résonne avec son parcours, personnel et artistique, transfiguré dans une épure empruntée à Beckett. Et l’on songe alors que, dans le titre « Mnémosyne », on entend le mot « Ménines »… A l’instar du chef-d’œuvre de Vélasquez, Mnémosyne contient une multiplicité de regards qui ne cessent de se nourrir.
Autour de ce dispositif activé le temps de la performance, Josef Nadj a conçu une exposition photographique foisonnante. Chacun des clichés accrochés aux abords de la boîte raconte une histoire, à appréhender comme un spectacle suspendu. Chaque image recèle une mémoire en soi, connue de l’artiste seul : s’y côtoient des objets trouvés retenus pour leur puissance suggestive, des références patrimoniales qui ne cessent de l’inspirer et toutes sortes de souvenirs. Ces clichés suggèrent, parallèlement à la brièveté de la performance, un rapport au temps qui s’étire sur plusieurs années, de la recherche des formes à la composition des images, du choix de la technique à la prise de vue effective.
Hommage personnel et transversal à l’Atlas demeuré inachevé de l’historien d’art allemand Aby Warburg, Mnémosyne s’apparente à une œuvre d’art totale, à la fois installation, performance et exposition, dont il reste pour chacun une image, ultime, qui interroge à la fois notre regard et notre mémoire : qu’avons-nous vu ?
Marylène Malbert, entretien avec Josef Nadj
Projet photographique et performatif
Conception, interprétation, photographies et vidéo
Josef NadjCollaboration artistique photographies et vidéo
Szabolcs DudásLumières
Rémi NicolasConstruction décor et régie générale
Sylvain BlocquauxEncadrement
Jean-Pierre Haie | Atelier Demi-TeinteMusiques
Peter Vogel, Emmanuelle TatCoproduction
Biennale de la danse de Lyon 2018, Centre Chorégraphique National – Orléans, La Filature Scène nationale – Mulhouse, Le CENTQUATRE – ParisSoutien
Ministère de la Culture – Direction générale de la création artistique – Délégation à la danse, Région Île-de-France, La Villette – Paris, Résidence Sainte-Cécile – Orléans
Josef Nadj est artiste en résidence au CENTQUATRE-Paris et lauréat du programme de résidences internationales de la Ville de Paris aux RécolletsCréation
Biennale de la Danse de Lyon – Musée des Beaux-Arts, 22 septembre 201822-27 SEPTEMBRE 2018 (CRÉATION)
BIENNALE DE LA DANSE DE LYON
LYON (FR)4-25 JANVIER 2019
TEATRO NACIONAL SÃO JOÃO
PORTO (PT)30 JANVIER – 9 FÉVRIER 2019
LE TRIDENT / LE POINT DU JOUR
CHERBOURG-EN-COTENTIN (FR)25 FÉVRIER – 16 MARS 2019
LE QUARTZ / CENTRE ATLANTIQUE DE LA PHOTOGRAPHIE
BREST (FR)27 MARS – 6 AVRIL 2019
CHARLEROI DANSE / LA RAFFINERIE
BRUXELLES (BE)16-21 AVRIL 2019
LE CENTQUATRE
PARIS (FR)26 AVRIL – 10 MAI 2019
LA FILATURE / GALERIE D’EXPOSITION
MULHOUSE (FR)
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