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Michèle Césaire rend hommage à son père

Les interviews, Théâtre

2011 est l’année de l’Outre-Mer en France. L’écrivain et poète Aimé Césaire est à l’honneur en ce début d’année. Un hommage national lui sera rendu en avril, trois ans après sa mort, une  plaque portant son nom sera scellée au Panthéon. Une exposition « Aimé Césaire, Lam, Picasso » débute le 16 mars au Grand Palais. Et sa fille, Michèle, présente du 1 mars au 9 avril aux Déchargeurs, puis en tournée en France, « Une saison chez Césaire » , un spectacle montage de plusieurs de ses textes qui nous plonge dans l’univers du poète martiniquais.

Votre père est peu joué en France. Est-ce que vous le regrettez ?

Bien sur. Je le regrette énormément. Je pense que le théâtre d’Aimé Césaire est l’œuvre la plus parlante, c’est du théâtre vivant, et c’est tout à fait dommage de ne pas le représenter plus souvent. Je crois qu’il y a deux raisons. D’une part il y a plus de trente ans des metteurs en scène comme Roger Blin ou Jean-Marie Serreau s’étaient attelés à faire découvrir Césaire, Kateb Yacine, et depuis très peu de metteurs en scène s’intéressent à ce théâtre. Il faut dire aussi que les pièces de mon père comportent beaucoup de personnages, et c’est une difficulté pratique et économique. Et puis le fait que les acteurs noir sont peu sollicités en France, ce n’est pas comme aux Etats-Unis. Et pourtant ils existent et il y en a de forts bons. Et en plus on n’est pas obligé de représenter le théâtre de Césaire avec des acteurs noirs. La Comédie Française l’a fait, ça a fait couler beaucoup d’encre. Mais il peut y avoir des distributions métissées. Le théâtre ce sont des mots qui doivent prendre chair quelque soit la couleur du comédien.

Donc, c’est un peu la raison pour laquelle vous avez décidé de piocher dans l’œuvre de votre père pour en faire un spectacle ?

Oui tout à fait. Ce spectacle, « Une saison chez Césaire » est un voyage dans son œuvre et dans son théâtre. Nous abordons toutes ses pièces. Des « Chiens se taisaient » au « Roi Christophe » en passant par « Une saison au Congo » et « Une tempête ». Mais il y a aussi le fait que cex extraits sont reliés par « Le Discours sur le Colonialisme », puisqu’il s’agit de l’œuvre fondamentale de la pensée d’Aimé Césaire,  et le pendant « la charte des droits de l’homme ». C’est intéressant de voir comme cet équilibre se produit sur scène. Et tout cela est agencé d’une façon claire par le metteur en scène Ruddy Sylaire.

Donc c’est un Aimé Césaire à la fois poète et politique que l’on rencontre ?

Et j’ajoute aussi subversif, avec un dramaturge bourré d’humour. Car ce n’est pas spectacle tragique. Il y a de l’humour décapant !

Est-ce que vous reviendrez en Avril lorsque l’on dévoilera une plaque au Panthéon à la mémoire de votre père ?

Je pense que je ne serai pas loin, puisque nous serons en tournée.

Est-ce qu’il aurait été fier ?

Non, pas fier, je ne le pense pas. Ce qui est important c’est la reconnaissance de son œuvre et surtout le fait que les jeunes et les moins jeunes sachent qu’Aimé Césaire a existé. Et qu’il soit à côté de grandes figures du peuple noir comme Toussaint Louverture est très important.

Que faudrait-il pour que le théâtre soit plus métissé à l’image de la société française ?

Ce qu’il faudrait c’est jouer les auteurs qui existent. Quand on joue du théâtre contemporain comment peut-on encore se poser la question de la couleur de peau des comédiens. On peut jouer Shakespeare avec des noirs, Peter Brook l’a fait. C’est un faux problème. La couleur de peau n’a rien à voir avec le discours du dramaturge, ni le discours politique, ni la poésie et l’univers dans lequel s’embarque le spectateur avec un grand bonheur.

Donc finalement il y a une certaine frilosité du monde du spectacle ?

Oui c’est vrai, la France est frileuse. Il faut que cela avance. L’année de l’Outre-Mer, la plaque au Panthéon doit nous y aider. J’espère que les retombées seront positives sur les auteurs noirs qu’ils soient insulaires ou issus d’un continent.

Et paradoxalement les auteurs africains sont plus joués que les auteurs antillais. C’est le problème du pays qui n’est pas français, mais qui est encore français. Les auteurs algériens, africains sont plus joués que les auteurs caribéens.

Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

5 mars 2011/par Dossier de presse
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