Il y a un père, une mère et un fils qui ne se parlent plus. Voilà le cruel postulat de départ. Les non-dit, les frustrations et les peurs prennent le dessus sur toute autre forme d’émotion jusqu’à entraîner une fin incertaine voir tragique, laissant ainsi le fils face à son destin.
C’est dans ce sens que nous voulons monter Poil de Carotte : raconter l’histoire universelle d’une enfance maltraitée, à travers le prisme éclairé d’un grand auteur. Jules Renard déclare : « Il semble qu’il y ait, chez le peuple, beaucoup de Poil de Carotte. Puissentils, grâce au mien, devenir de plus en plus rares ! » ou encore « Je crois que le bonheur ne peut être complet que dans la famille. Seulement, si ce n’est pas difficile à planter une famille, c’est très difficile à cultiver. Il devrait avoir des écoles normales supérieures où l’on enseignerait aux jeunes ménages l’art de vivre en famille. J’ai seize ans de ménage, je demanderais une place de surveillant ! ».
Toute l’équipe avait le souvenir du roman mais très peu de la pièce dans laquelle l’enfant n’est plus tout à fait martyr mais bien un « adulte en devenir » qui pose des questions d’adulte sur le couple et les difficultés d’être l’enfant de celui-ci.
Nous souhaitons absolument faire entendre ces mots/maux magnifiques et puissants : ce texte n’a pas une seconde de vide ou de trop, rien ne manque.
L’humanité qui s’en dégage, la complexité des rapports familiaux et la difficulté que l’on éprouve à exprimer ses sentiments sont autant de thèmes abordés avec justesse et sensibilité sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie.
Ainsi, nous voulons éviter l’écueil d’une mise en scène trop compliquée et faire en sorte que chaque personnage soit à la bonne place pour le bon mot, avec peu d’accessoires de façon à laisser la parole se transférer avec justesse et rapidité afin de découvrir la véritable essence de ce dialogue rompu. «L’inspiration, c’est de travailler» a dit Baudelaire: alors, travaillons et travaillons encore. Approfondissons ces souffrances parallèles jusqu’à faire découvrir au spectateur, nous l’espérons «l’existentialité » que distille ce texte désormais classique, aussi juste que Molière mais aussi cruel également.
Le théâtre provoque la discussion, pousse à en savoir plus, donne la liberté de réfléchir;
Voilà à quoi il sert : A ce que la pensée vive, à ce que le cœur s’émerveille !
Poil de carotte de Jules Renard
Avec
MORGANE WALTHER Poil de carotte
MICHEL PILORGÉ Monsieur Lepic
ANNIE MONANGE et BRIGITTE AUBRY Madame Lepic
ALEXIA PAPINESCHI Annette
Mise en scène par Michel Pilorgé et Jean-Philippe Ancelle
Décor et conception graphique de Gérard Roveri
Du mardi au samedi à 18h30
Du 28 novembre au 2 février 2013
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