Mais son spectacle recèle déjà de grands moments de jouissance, comme cette version de « Il y a quelqu’un qui m’a dit » de Carla Bruni-Sarkozy. Michel Fau arrive en diva soprano dans une énorme robe fuschia. Au premier couplet on ne comprend pas qu’il s’agit du tube de la « première dame de France » et dès le premier refrain c’est l’extase. Dans une souffrance insoutenable, Michel Fau va chercher la note, et imite parfaitement les mimiques des chanteuses lyriques jusque dans le salut. C’est plus que drôle, c’est de la grande composition d’acteur.
Michel Fau aime se déshabiller, on le sait, alors il nous gratifie d’un strip-tease hilarant. Quelques minutes après que sa danseuse ait parfaitement exécuté le sien sur « La vie en rose » dans une version japonaise, Michel Fau lui se prend les pieds dans une autre version celle Dalida, du grand burlesque. « Il y a une dimension tragique chez Dalida qui me touche énormément. Trois des hommes de sa vie se sont suicidés, par exemple. D’une certaine manière, je suis un passéiste, un nostalgique. » Car c’est vrai il y a de la nostalgie dans cette revue et aussi des hommages à des périodes disparues, comme ces grands shows télévisés des années 70, les Maritie et Gilbert Carpentier, ou les émissions de Guy Lux. Michel Fau se lance dans une chorégraphie en short à paillettes moulant, genre B Devotion de Sheila. « Le cliché me fascine. Le kitsch me fascine. On me dit souvent que je joue au deuxième degré. Mais c’est faux je suis toujours au premier degré ». Il nous fait entendre « les plus belles chansons française » comme « Je ne fais que des bêtises » de Sandrine Paturel, ou « Je t’aime » de Lara Fabian. Et tout cela avec beaucoup de bonheur et de générosité. Michel Fau termine sa revue dans un costume croisé noir, une croix sur son torse nu (Dieu n’est jamais loin), et parle d’amour. Il est touchant et conclut une saison riche commencée avec « Les enfants de Saturne » d’Olivier Py où il se déshabillait dans une cabine téléphonique…
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
L’impardonnable revue pathétique et dégradante de Monsieur Fau mise en scène Emmanuel Daumas
avec Michel Fau
danseurs Joel Lancelot
Delphine Beaulieu
arrangements Camille Germser
lumière Bruno Marsol
production Théâtre du Rond-Point/Le Rond-Point des Tournées
Durée: 1h10
Théâtre du Rond-Point – salle Jean Tardieu (176 places)
28 mai – 27 juin, 18h30
relâche les lundis
je vais programmer ce spectacle . je l’ai connu autrefois.
Je croise les doigts pour qu’il soit moins « pathétique et dégradant » qu’en Iago, à l’Odéon, dans « LES DEMOISELLES DE LORIENT »… (pardon : dans OTHELLO…)