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Michel Fagadau, le directeur de la Comédie des Champs-Elysées est décédé

En bref, Paris, Théâtre

Françis Perrin et toute l’équipe de la Comédie des Champs-Elysées sont orphelins ce soir. Le metteur en scène, Michel Fagadeau est décédé le jeudi 10 février alors que son dernier spectacle « Le Nombril » de Jean Anouilh est actuellement à l’affiche de son théâtre.

Né à Bucarest, Michel Fagadau est un cosmopolite. C’est à l’âge de huit ans, alors qu’il assiste à une représentation des Revenants d’Ibsen, qu’il a une révélation pour le théâtre. Audacieux et décidé, il part suivre des études théâtrales en Angleterre. Il est admis à la Royal Academy of Dramatic Arts. Dès sa sortie en 1957, il est engagé à la Royal Skakespeare Company, au sein de laquelle il interprète notamment Laërte dans Hamlet et Orphée dans Eurydice de Jean Anouilh… Mais Michel Fagadau a très rapidement envie de diriger lui-même des acteurs. Sa première mise en scène, « Voulez-vous jouer avec moâ ? » de Marcel Achard, est jouée à la Royal Shakespeare.

Dans les années soixante, de passage à Paris, il croise deux producteurs anglais qui lui confient la direction du Théâtre de la Gaîté-Montparnasse. Michel Fagadau, qui n’a alors que vingt-quatre ans, se révèle être un formidable directeur de théâtre, parvenant à satisfaire les exigences tant économiques qu’artistiques et à gagner l’amour du public et de la critique. Il n’hésite pas à traduire et mettre à l’affiche des écrivains étrangers, en général anglophones, encore inconnus du public parisien tels que Ann Jellicoe (Le Knack en1971, Grand prix Dominique de la mise en scène), Murray Schisgal (Love), Joe Egg, John Guare (Un pape à New-York).

Après avoir passé plus de vingt ans à la Gaîté-Montparnasse, il prend en 1994 la direction de la Comédie et du Studio des Champs-Élysées. Il y présente des mises en scène très remarquées, comme Colombe de Jean Anouilh en 1996 puis en 2010, L’Éducation de Rita de Willy Russell et Love de Murray Schisgal en 2001, Le Miroir d’Arthur Miller en 2005, Si tu mourais…de Florian Zeller en 2006, Le Plan B d’Andrew Payne en 2008, L’Anniversaire d’Harold Pinter et Le Démon de Hannah d’Antoine Rault en 2009, et, régulièrement, les pièces de Donald Margulies (Dîner entre amis, Brooklyn Boy, En toute confiance). Il a toujours réussi à concilier ses fonctions de directeur de théâtre avec la création de mises en scène dans d’autres théâtres en France et à l’étranger.

Les obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité.

10 février 2011/par Stéphane Capron
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