Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Un kitschissime Postillon de Lonjumeau

À la une, Décevant, Les critiques, Opéra, Paris

Photo Stefan Brion

A l’Opéra-Comique, Michel Fau signe la renaissance du Postillon de Lonjumeau d’Adolphe Adam dans une mise en scène d’un épais ringardisme. Un seul bonheur : l’étincelant Michael Spyres, le ténor au fameux contre-ré.

Quand Michel Fau ne joue pas les divas, il les met en scène. Parfois, il fait les deux. Déjà fort occupé au théâtre privé, le metteur en scène sévit de plus en plus à l’opéra. Après avoir donné Ciboulette de Reynaldo Hahn au Comique, il réaffirme sur cette même scène son goût immodéré pour un répertoire français léger et boulevardier dont il se fait le défenseur convaincu. Celui qui s’amourache des Fric-Frac de Bourdet, Douce amère de Poiret, Peau de vache et autre Fleur de cactus de Barillet et Gredy, autant de vieilleries franchement oubliables, et qui se fait une spécialité de les monter en les assaisonnant de son idéologie anti-moderne qu’il croit être du non-conformisme (incontestablement, cela plait !) vient de se voir offrir, pour son plus grand contentement, Le Postillon de Lonjumeau. Créé le 13 octobre 1836 et absent de la scène qui l’a vu naître depuis 125 ans, l’ouvrage fut un immense succès avant de tomber en désuétude. Son compositeur ne reste aujourd’hui célèbre que pour son inoxydable ballet Giselle.

Nostalgique affiché, passéiste fieffé, amateur de baroque et d’artifice, Michel Fau déploie avec amour et exubérance toute sa fantasmagorique artillerie habituelle, soit une débauche de toiles peintes et de carton-pâte, de costumes, de plumes, d’étoffes et de fanfreluches, de couleurs criardes, de lumières clinquantes, mais pas de quoi camoufler un jeu convenu et une mise en scène faible se résumant à la plate staticité qui fit moquer l’opéra autrefois.

Le spectacle use abondamment de la mise en abyme et de la théâtralité contenues dans l’oeuvre elle-même puisque son intrigue se situe dans le petit monde du spectacle et des menus-plaisirs. Sommé par le Roi de trouver une voix de remplacement à un chanteur ramiste ayant déclaré forfait, le marquis de Corcy va se fourvoyer dans la campagne de Lonjumeau où il tombe sur les festivités organisées pour Chapelou et Madeleine, un jeune couple fraîchement mariés. Avant de consommer ses noces, le paysan claironne avec ardeur sa célèbre ronde (« Ah mes amis, qu’il était beau, le postillon de Lonjumeau ! »). Séduit par les prouesses vocales du jeune garçon, l’intendant lui fait regagner Paris et lui promet une carrière lucrative.

Si Michel Fau se complaît dans une esthétique rétrograde tout à fait assumée mais plutôt déplaisante pour les yeux, le plaisir est uniquement pour l’oreille. L’oeuvre ne tient pas du génie mais elle est agréablement entraînante et fort bien défendue par les artistes réunis. Ce que fait l’Américain Michael Spyres, même assez pataudement dirigé, tient de la haute voltige. II empoigne avec vaillance, brillance et insolence le rôle hyper aigu de Chapelou et livre une performance absolument spectaculaire. Il est rondement accompagné sur scène et dans la fosse. Solistes, Chœurs et orchestre sous la conduite du chef Sébastien Rouland sont admirables d’enthousiasme.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le postillon de Longjumeau d’Adolphe Adam
Opéra-comique en 3 actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon-Lévy Brunswick
Direction musicale
Sébastien Rouland
Mise en scène
Michel Fau
Décors
Emmanuel Charles
Costumes
Christian Lacroix
Lumières
Joël Fabing
Maquillage
Pascale Fau
Assistante musicale
Stéphanie-Marie Degand
Assistant costumes
Jean-Philippe Pons
Chef de chant
Cécile Restier
Chapelou / Saint-Phar
Michael Spyres
Madeleine / Madame de Latour
Florie Valiquette
Le marquis de Corcy
Franck Leguérinel
Biju / Alcindor
Laurent Kubla
Rose
Michel Fau
Louis XV
Yannis Ezziadi
Bourdon
Julien Clément
Choeur
Chœur accentus / Opéra de Rouen Normandie
Orchestre
Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
Nouvelle production
Opéra Comique
Coproduction
Opéra de Rouen Normandie
Avec le soutien de
Monsieur G.F.

Durée : 2h45 (entracte compris)

Opéra Comique
Salle Favart
du 30 Mars au 9 Avril 2019

2 avril 2019/par Christophe Candoni
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Fidelio en détention musclée
Le Lohengrin ’24 de Florent Siaud à l’Opéra national du Rhin
La saison 2021 de l’Opéra Comique
Névrotik-Hotel : Michel Fau revêt sa diva
Marcel HartmannSoir de Première avec Michel Fau
Michel Fau met de la couleur dans son Fric-Frac
Stéphane BrionMichel Fau fidèle à Pinter
La programmation du Festival d’Aix 2022
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut