Merce Cunningham, pour toujours : afin de célébrer le rayonnement de l’œuvre du maître américain, le Ballet de l’Opéra de Lyon présente Beach Birds et BIPED, deux pièces fondamentales qui font entrer l’art de la danse dans le 21e siècle.
Depuis la disparition de Merce Cunningham en 2009, à plus de 90 ans, son oeuvre n’a pas cessé de nourrir l’invention chorégraphique et la passion des amoureux de la danse. Beach Birds (1991) témoigne de son long et fécond compagnonnage avec le compositeur John Cage. C’est un paysage méditatif, où la rigueur associée au hasard, le calcul au naturalisme, ces contradictions voulues qui firent leur marque de fabrique, laissent filtrer un éventail de sensations : douceur de l’aube, chant des oiseaux, rumeur de la mer… Pour BIPED (musique de Gavin Bryars, 1999), Cunningham a travaillé avec un logiciel de génération de mouvements, dont il a tiré une partition pour corps de synthèse : ces projections géantes aux formes longilignes dialoguent avec les danseurs sur scène, démultipliant les figures et les plans de perception. Entre sensualité et abstraction, le programme Merce Cunningham forever restitue l’esprit du maître de la danse moderne.
Beach Birds
Création en 1991 – Reprise
Créé à l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de James Joyce, dont l’œuvre a inspiré celle de John Cage, Beach Birds est un paysage méditatif où la rigueur de la composition laisse filtrer un large éventail de sensations. La musique sereine de Cage se noue aux figures bichromes de Cunningham, dessinant une calligraphie délicate à la surface de la scène. Alternant entre l’immobilité des statues et la légèreté des oiseaux, les danseurs élaborent des figures fluides qui se recomposent et s’échangent, de duos en trios, dans un rythme en constante évolution. Rappelant la douceur de l’aube, le chant des oiseaux, la rumeur de la mer, le mouvement des algues, Beach Birds agite un kaléidoscope d’images et de sensations qui nous transporte « entre le fleuve et l’océan… »
BIPED
Création en 1999
Entrée au répertoire
Pour BIPED, qui fera son entrée au répertoire du Ballet, Cunningham a poursuivi son exploration du logiciel de génération de mouvement Life Forms, dont il a tiré une partition pour corps de synthèses : ces projections géantes aux formes longilignes dialoguent avec les danseurs sur scène, créant une chorégraphie augmentée. Démultipliant les perspectives et les plans de perception, la scénographie de BIPED fait surgir des formes abstraites – lignes, points – comme un rideau coloré qui fait miroiter le regard. Le réel et le virtuel s’entrelacent à la manière d’une tapisserie aux fils de lumière, rehaussées par la musique de Gavin Bryars – édifiant un espace-temps utopique qui fait vaciller les repères. Entre sensualité et abstraction, le programme Merce Cunningham forever restitue l’esprit du maître de la danse moderne « tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change».
Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels
Opéra de Lyon
du 16 au 21 avril 2024
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