Montpellier n’est plus depuis cette semaine la place forte du conflit ouvert entre les intermittents et le Gouvernement. Le Printemps des comédiens qui n’a toujours pas débuté n’est plus isolé dans la France du spectacle vivant. Le Festival d’Anjou, le Festival Furies, et plusieurs théâtres à Toulouse ont rejoint le mouvement. A Lyon, les Nuits de Fourvière se déroulent normalement, mais chaque soir le directeur et des intermittents expliquent clairement les enjeux du régime. A Avignon, les salariés intermittents ont rencontré Olivier Py, qui les soutient, et la nouvelle maire socialiste Cecile Helle. A l’issue de la réunion, ils ont clairement énoncé leurs intentions dans un communiqué » : « Si l’Etat devait agréer l’accord du 22 mars, nous nous réservons la possibilité d’appliquer notre droit de grève dès le 4 juillet et le gouvernement en assumera les conséquences. (…) Ce désaveu marque une rupture avec les positions soutenues par le Parti socialiste concernant les enjeux de la culture dans notre société et notre quotidien »
Jean-Patrick Gille, le député socialiste est au travail depuis le début de la semaine, il doit rencontrer toutes les parties et rendre ses conclusions d’ici la fin de la semaine prochaine. Sa marge de manœuvre est très étroite, car la position des grévistes est claire : non à l’agrément. Il y a peut-être cependant une porte de sortie car dans l’une des clauses de l’accord Unédic du 22 mars, il est prévu une concertation avant la fin de l’année 2014 avec l’Etat et les partenaires sociaux « sur les moyens de lutter contre la précarité dans les secteurs visés par les annexes 7 et 8 en favorisant le recours au CDI ». Hier Aurélie Filipetti a assuré que cette négociation débuterait au début de l’été. Est-ce que cette porte de sortie sera suffisante à apaiser les esprits ? C’est en tout cas pour le moment la seule.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le communiqué de personnel du Festival d’Avignon
Nous, personnel du festival in d’Avignon, artistes, régisseurs généraux, régisseurs et techniciens, affirmons notre solidarité avec le personnel en grève, dans toute la France. Nous dénonçons fermement le protocole d’accord inacceptable du 22 mars et ses corrections, qui affaiblissent toutes les catégories de travailleurs précaires.
Nous exigeons donc le non-agrément par le ministre du travail, comme l’ont déjà demandé de nombreux député(e)s, sénateurs et sénatrices de la majorité gouvernementale. Nous soutenons les propositions du comité de suivi et demandons à ce qu’elles soient entendues par les partenaires sociaux au cours de nouvelles négociations.
UNE RÉFORME OUI, MAIS UNE RÉFORME JUSTE !
Ces propositions ont déjà été signées par Mr Rebsamen alors qu’il était candidat à la mairie de Dijon et seulement quelques semaines avant sa nomination au ministère du travail. Ce désaveu marque une rupture avec les positions soutenues par le parti socialiste concernant les enjeux de la culture dans notre société et notre quotidien. La nomination du médiateur, Jean-Patrick Gilles, ouvertement d’accord avec l’agrément, n’est pas recevable. Cela ne nous fera en aucun cas reculer dans notre combat. Si l’état devait agréer l’accord du 22 mars, nous nous réservons la possibilité d’appliquer notre droit de grève dès le 4 juillet et le gouvernement en assumera les conséquences. Nous appelons toutes les personnes qui se sentent concernées, directement ou indirectement, par cette menace à nous rejoindre dans notre lutte et signifier leur mécontentement au gouvernement.PAS DE CULTURE SANS DROIT SOCIAUX!
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !