La nouvelle pièce de Gérard Watkins explore les blessures liées à la maladie d’Alzheimer. Un homme de 96 ans retrouvé en pyjama dans la rue est hospitalisé. Le texte est malheureusement confus et le début très enlevé du spetacle ne tient pas la longueur…
Quel plaisir de retrouver Philippe Morier-Genoud, grand compagnon de Roger Planchon puis de Georges Lavaudant qui se fait de plus en plus rare sur scène ! Il incarne admirablement cet Antoine D, 96 ans, historien de formation, hospitalisé, amnésique sélectif. Il se souvient parfaitement de l’histoire de France, mais pas de sa propre histoire. Le médecin et l’infirmière qui l’entourent le questionnent sur ses enfants. « Quel âge ont-ils ? » « Ils ont 7 et 11 ans » dit-il malicieusement ! Tout le début de la pièce est facétieux, l’humour grinçant est prometteur. Les personnages sont bien dessinés, comme celui de l’infirmière (Géraldine Martineau) qui est « grave » tapée. L’écriture décalée de Gérard Watkins fait mouche à chaque réplique. On s’amuse avec ce trio.
Et puis tout bascule quand l’on entre dans le vif du sujet, dans le cerveau de cet Antoine D en quelque sorte, on perd le fil. L’écriture devient plus elliptique. On plonge dans l’irrationnel. Le médecin et l’infirmière se livrent à une expérience de psychanalyse sur Antoine pour tenter de lui faire retrouver la mémoire. La pièce devient alors une saga familiale. Céline Brest et Didier Forbach (Fabien Orcier) sont en fait les enfants d’Antoine D. L’humour du début fait place à une écriture qui frise le surnaturel et le propos est plus difficile à appréhender. On a alors perd le fil d’une histoire qui sombre dans des considérations philosophiques qui nous ont laissé perplexe et de marbre. Alors on préfère se rappeler la magnifique pièce de Gérard Watkins « Identité » sur ce couple dans la tourmente de l’alcool et de la déchéance. Un texte sublime.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Je ne me souviens plus très bien
texte, musique et mise en scène Gérard Watkins
avec Géraldine Martineau
Philippe Morier-Genoud Fabien Orcier
scénographie et lumière Michel Gueldry
collaboration artistique Yann Richard assisté de Laurène Fardeau collaboration au son François Vatin
costumes Gérard Watkins, Laurène Fardeau
production Silvia Mammano / Perdita Ensemble
production déléguée Perdita Ensemble
coproduction Théâtre Garonne / Toulouse
avec le soutien du Fonds d’Insertion pour jeunes artistes dramatiques, de la DRAC et de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
avec le soutien du Théâtre Nanterre-Amandiers
Le Perdita Ensemble est conventionné par la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication
création
durée 1h30
Théâtre du Rond-Point
9 septembre – 5 octobre, 20h30
dimanche 15h30 , relâche les lundis et le 14 septembre
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