La directrice du département des ventes soupçonne Emma d’entretenir une relation « d’ordre amoureux » avec Darren. Pourtant, une clause de son contrat d’engagement stipule qu’aucun employé, membre du bureau ou directeur de l’entreprise n’est autorisé à s’engager dans une quelconque activité pouvant être « qualifié » de sexuelle ou amoureuse, sans en informer au préalable l’entreprise… D’interrogatoires en questionnement sur sa vie intime, Emma va devoir remettre en question sa vie privée. Darren va être muté et leur décision d’avoir un enfant va les conduire sur les chemins du désastre…
Contractions décortique la brutalité, la sensualité et l’ambigüité des rapports humains dans le monde du travail. Le texte dépeint la violence psychologique pratiquée dans les entreprises, de quelle manière elle génère la peur, au point de retirer toute capacité de penser, de réagir, comment elle conduit l’individu à s’annihiler, à se laisser écraser par l’autorité hiérarchique… Le propos est direct, ironique, il révèle la mécanique d’un pouvoir d’oppression dans l’entreprise, comment il est possible de « gaver » un employé avec la doctrine de l’établissement.
« Mike Bartlett décortique avec un humour allant jusqu’à l’absurde, l’ingérence du monde du travail dans la vie intime des salariés. Principe poussé à l’extrême, puisque la « manager » intime l’ordre à son employée de ne plus voir son amoureux et collègue — lequel a été muté à Kiev — de prouver qu’ils n’ont plus de relations sexuelles, et, pourquoi pas, de se débarrasser de l’enfant. Ce qui est intéressant dans Contractions, c’est l’expérience biologique et sociale de la destruction d’une personne par une autre ». Mélanie Leray d’après dossier de presse.
Contractions de Mike Bartlett
traduction
Kelly Rivière
mise en scène — Mélanie Leray
scénographie-vidéo — David Bersanetti, assisté pour la vidéo de Cyrille Leclercq
lumière — Ronan Cabon
son — Jérôme Leray
costumes — Laure Maheo
assistante — Rozenn Tregoat
avec
Marie Denarnaud Emma
Elina Löwensohn la responsable
Production déléguée
Théâtre National de Bretagne – Rennes
Coproduction (en cours) Théâtre des Lucioles avec l’aide de la Halle aux Grains, Scène nationale de Blois
Mettre en Scène coproduction
Jeudi 8 vendredi 9 novembre – Quartz de Brest
jeudi 15 au samedi 24 novembre – TNB – Rennes – salle Serreau
Nancy 27 et 28 novembre 2012
Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine 8 au 12 janvier 2013
Chalon-sur-Saône, l’Espace des Arts 15 et 16 janvier 2013
Vannes, Théâtre Anne de Bretagne 22 et 23 janvier 2013
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines 5 au 8 février 2013
Théâtre National de Nice 13 au 15 février 2013
Lannion, le Carré Magique 12 mars 2013
Redon 15 mars 2013
Comédie de Valence 19 et 20 mars 2013
Blois, le Halle aux Grains 26 et 27 mars 2013
Comédie de Clermont-Ferrand 3 au 5 avril 2013
Maison de la Culture de Bourges 14 au 16 mai 2013
Théâtre de la Ville – Paris 21 mai au 1er juin 2013
Je sors de voir cette pièce.
La mise en scène est inventive et efficace, les comédiennes convaincantes et habitées par leur rôle de sorte que le modeste spectateur que je suis a été tenu en haleine jusqu’au bout.
Mais que dire du propos ! Le monde de l’entreprise est ici dépeint de façon outrancière et caricaturale largement au delà du ridicule. J’ai fréquenté des dizaines d’entreprises depuis plus de trente ans. L’entreprise est un milieu dur, dont la raison d’être est le profit et la réussite mais la théorie qui voudrait que le « groupe » ne peut prospérer que s’il broie les individus date du XIXème siècle. D’ailleurs les entreprises qui marchent doivent mener une politique exactement inverse de celle montrée dans cette pièce si elles veulent s’en sortir dans ce monde de plus en plus concurrentiel.
Que dirait-on si l’on dépeignait le monde du théâtre avec autant de clichés éculés. Assurément que c’est stupide. L’auteur de la pièce n’a pas du beaucoup sortir de son milieu et reste confortablement installé dans ses certitudes. Il est vrai qu’il est encore très jeune.
Si les poncifs ne vous effraient pas, allez y pour les actrices et la mise en scène.