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« Matcha Girl » : Elsa Thomas, fille du thé

A voir, Cavaillon, Les critiques, Théâtre, Valence
Matcha Girl d'Elsa Thomas
Matcha Girl d'Elsa Thomas

Photo Romain Fievet

Dans une pièce très personnelle qui la mène à mettre en scène son père spécialiste en art du thé, la jeune scénariste Elsa Thomas touche surtout quand elle complexifie la forme de son propos.

Ludique, Elsa Thomas l’est d’entrée de jeu. Distribution de thé au public pas encore assis et voilà qu’elle se présente. Elle est scénariste. Elle ne décline toutefois pas son CV qui stipule qu’elle a été formée à la même école que Louise Courvoisier, réalisatrice de l’éblouissant Vingt Dieux : la CinéFabrique de Lyon. Son métier c’est d’écrire et « chercher le besoin profond de ses personnages ». Elle se l’applique illico dans une simili sitcom impeccable, interprétant son père mutique, sa mère survoltée et elle-même, qui les accueille pour la première fois dans son appartement des pentes de la Croix-Rousse face à cette étrange et fameuse église Bon-Pasteur sans escalier d’accès.

Ce silence, c’est la première pierre de l’exploration dans laquelle elle se lance pour s’approcher de son père qu’elle convie sur son plateau. Pierre-Jacques Thomas a une chambre secrète dans leur maison commune, celle qu’il dédie aux cérémonies du thé auquel il consacre sa vie. Cette originalité est la trame romanesque de ce travail qui parfois colle trop au – supposé – réel. En rejouant son adolescence avec des codes très établis et attendus – mâchouiller un chewing-gum, s’enfermer dans sa chambre, chanter faux sur un karaoké… –, Elsa Thomas s’éloigne de ce que, pourtant, elle réalise très bien dans la première demi-heure du spectacle : installer différentes strates de formes pour aborder le fond. Indiscutablement, elle sait orchestrer les multiples possibilités qu’offre un plateau et y fabriquer un petit labo de cinéma, où elle met en place un montage vidéo et sonore en live pour que l’art du thé soit palpable et, en finesse, relie le père et la fille sans qu’il ne soit besoin d’en passer par des mots forcément un peu banals, puisqu’il n’y a rien de moins évident que de se mettre à nu sur scène.

Quand elle utilise les ombres projetées, quand les gestes ancestraux se dupliquent dans deux vidéos simultanées démultipliant les points de vue, quand elle dialogue avec un musicien bruitiste et que sa collègue manipulatrice invente un monde en filmant la chute de feuilles de thé dans un bocal d’eau, elle façonne un univers. C’est l’utilisation de ces différents langages qu’elle gagnerait à développer dans cette création, qui est une sorte d’écho au court-métrage Gondole qu’elle a réalisé récemment dans le cadre d’une collaboration de la CinéFabrique avec le Théâtre des Célestins grâce au dispositif Écran rouge. Déjà, en six minutes, elle mettait en miroir une fille de canut et son père qui lui offrait la liberté. Accompagnée désormais par le dispositif Pépites des Subs, qui vise à soutenir la professionnalisation de jeunes artistes, Elsa Thomas poursuit ce travail entre théâtre et cinéma, et se fait convaincante quand elle parvient à mêler les deux pour épaissir et densifier son propos.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

Matcha Girl
Mise en scène Elsa Thomas
Collaboration à la mise en scène Adèle Guidoni, Vérane Kauffmann
Avec Pierre-Jacques Thomas, Elsa Thomas, Vincent Geoffroy, Axelle Coquelet
Scénographie Vérane Kauffmann, avec l’aide de Cécile Leclercq et Pierre Chifflet
Création son Louis Sureau
Création vidéo Axelle Coquelet
Regard extérieur Claire Bardainne
Conseils artistiques Anna Pabst
Construction Louis Sureau
Costumes Anne Dumont, avec l’aide de Julie Tufferly et Margot Mezieres
Motion Design Hélène Berly
Régie son et vidéo Zacharia Abdeddaïm
Régie lumière Antoine Hansberger

Production déléguée Les SUBS, lieu vivant d’expériences artistiques
Avec le soutien du Collectif Turbulentes !
Accueil en résidence LUX – scène nationale de Valence ; TU-Nantes scène jeune création et arts vivants ; Le Cube – Studio Théâtre de Hérisson
Avec le soutien de CNC – Fonds d’aide à la création immersive, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Département de la Drôme, et le mécénat des Jardins de Gaïa

Durée : 1h15

Vu en mai 2025 aux Subs, Lyon

LUX, Scène nationale de Valence
le 27 mai

La Garance, Scène nationale de Cavaillon
le 22 mai 2026

16 mai 2025/par Nadja Pobel
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