C’est une icone du cinéma. Elle a joué dans Mort à Venise de Luchino Visconti, Cabaret de Bob Fosse et Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Marisa Berenson avait un rêve: jouer dans une comédie musicale. Il a été exhaussé par Stéphan Druet qui lui a proposé d’incarner Kisten dans son Berlin Kabarett. Et c’est la première fois qu’elle se produit sur scène en France. Evènement jusqu’au 15 juillet au Poche Montparnasse.
Comment avez-vous rencontré Stephan Druet ?
Par l’intermédiaire de mon agent. Il avait cette idée en tête de faire ce cabaret, il avait juste une trame sur un bout de papier, il a appelé mon agent pour qu’elle lui suggère des noms. Elle savait que je rêvais de faire un spectacle musical alors elle a proposé mon nom. Il n’y croyait pas, on s’est rencontrés et l’entente a été immédiate. Ensuite il a écrit le scénario pour moi.
Qu’elle a été votre réaction quand vous avez découvert la nature de Kisten, votre personnage ?
C’est un personnage terrible parce qu’elle couche avec les nazis, elle trahit ses proches pour survivre. C’est une femme cassée, prostituée à 17 ans, elle a vécu l’horreur, elle est cynique. Dans cette époque décadente des années 30 à Berlin, remplie d’insouciance, de tragédies et de légèretés, avec l’apocalypse à l’extérieur, tout est permis dans ce cabaret. Ils vivent au jour le jour la liberté, ils osent dire ce qu’ils ont envie de dire avec des nazis dans la salle.
Qu’est ce que cela fait d’être à quelques centimètres des spectateurs dans cet espace réduit ?
Cela aurait du me faire peur mais c’est finalement rassurant de voir les visages des spectateurs, de sentir leurs réactions. On joue un peu avec eux. Ils sont parfois dans l’inconfort ou dans l’hilarité.
Il a fallu attendre ce Berlin Kabarett pour enfin vous voir sur scène au théâtre en France.
On m’avait offert des choses il y a très longtemps. Jacques Weber souhaitait que je fasse Cyrano de Bergerac, Jean-Claude Brialy aussi avait des projets pour moi. Mais cela n’a pas été possible car je tournais des films. Je fais enfin quelque chose que je rêve de faire depuis toujours. C’est un petit miracle quand les rêves sont exhaussés.
Dans l’inconscient des spectateurs, on a le sentiment que vous avez déjà chanté mais dans votre premier film, le Cabaret de Bob Fosse, vous ne chantiez pas.
Non je jouais Natalia Landauer, la jeune femme vierge, bon chic bon genre, terrifiée par la vie. J »ai tourné avec Liza Minelli à Berlin et à Munich. Eux ils étaient en studio pour les parties musicales, et on se retrouvait ensuite pour les parties dialoguées.
Vous êtes une icône du cinéma. Vous avez joué dans les plus grands films de l’histoire du cinéma, Barry Lyndon de Stanley Kubrick, Mort à Venise de Luchino Visconti. Et vous vous retrouvez sur l’une des plus petites scènes d’un théâtre privé à Paris. Comment le vivez-vous ?
Ça m’amuse énormément ce qui se passe en ce moment. Les gens vivent dans mon passé, dans ces grands films. Ils ne s’attendent pas du tout à cela, même mes amis les plus proches sont étonnés. Ces films ont été marquants, j’incarne des rôles de femmes élégantes, fragiles, sensibles. On nous met dans des cases. Je bénis Stephan Druet de m’avoir proposé ce rôle et d’avoir eu cette vision et ce courage. Il ne savait pas si je savais chanter et danser. Mais pour lui c’était une évidence.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !