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Grandissime Berlin Kabarett

À la une, Coup de coeur, Les critiques, Paris, Théâtre musical

Sebastiàn Galeota et Marisa Berenson photo Victor Tonelli

C’est l’un des événements de cette fin de saison à Paris. La grande Marisa Berenson est sur la scène du Poche Montparnasse dans Berlin Kabarett de Stéphan Druet. Un spectacle musical magnifique, d’une grande intelligence, une plongée dans les bas-fonds de l’Allemagne nazie des années 30 à la rencontre d’artistes en résistance.

Un jeune barman blond, torse nu, poils cuivrés, pantalon sur bretelles acceuille les spectateurs à l’entrée du Berlin Kabarett. Les musiciens maquillés portent guêtres et bas échancrés. Le piano est recouvert de la reproduction d’un tableau de George Grosz, Rue à Berlin (contraste entre deux univers contraires : l’opulence des restaurants et la misère de la rue). Il règne une forte charge érotique dans les sous-sols du Poche Montparnasse, une chaleur étouffante, on bascule en un quart de seconde dans l’Allemagne des années 30, dans le Kabarett dirigé par Kirsten. Au début du spectacle, elle répond à un interrogatoire de la police française en 1945 sur son passé en Allemagne. Elle raconte son cabaret. Flash back.

Kirsten n’a qu’un fils, Viktor (Sebastiàn Galeota). Elle le déteste, il est homosexuel. Elle est entourée de l’auteur Karl (Jacques Verzier) – son ex amant, et du pianiste Fitz (Simon Legendre). Tous deux sont juifs. Au dessus de leur tête, se préparent des heures sombres. Ces artistes tentent tous les soirs de distraire le public berlinois afin de leur faire oublier la montée en puissance d’Hitler et de son parti National Socialiste. Ils pratiquent la dérision et détournent des chansons pour se moquer des nazis au son de « Qui a peur du grand méchant Loup ? » ou « Il monte, il monte le nazi » sur le thème musical de « Il court, il court le furet« . Jacques Verzier et Sebastiàn Galeota sont irrésistibles dans « La vachère et les deux nazis ».

« Un jour on vous le dit, les auteurs disparaîtront » lance Karl alors que les nazis pratiquent l’ autodafé d’Opernplatz en mai 1933. Des frissons parcourent le corps des spectateurs. Cette période est loin, et pourtant des signes inquiétants traversent l’Europe d’aujourd’hui. Le spectacle de Stéphan Druet ne fait pas le lien avec le présent, mais on ne peut s’empêcher de le faire. Et si un jour on devait se réfugier dans une cave pour se distraire et vivre libre ?

Stéphan Druet s’est entourée d’une sacré bande d’artistes pour monter ce cabaret remarquable. Il convaincu Marisa Berenson de monter pour la première fois sur scène en France, et dans une comédie musicale, c’était son rêve. Elle est déchirante quand elle chante « On n’a pas toujours 17 ans« . C’est à pleurer de beauté. Elle a accepté le rôle d’une femme monstre prête à toutes les abominations pour survivre. Car il n’y a pas d’angélisme dans le livret de Stéphane Druet, et c’est aussi l’une des grandes forces du spectacle. « Les emplois stéréotypés m’agacent; j’ai le goût du paradoxe entre le dedans et le dehors » explique l’auteur et metteur en scène. Jacques Verzier est étincelant dans le rôle de Karl. Quand à Sebastiàn Galeota, c’est la révélation du spectacle. Cet argentin sait tout faire avec grâce: il est danseur, acrobate, chanteur, comédien; Stéphan Druet l’appelle sa muse.

Un mot enfin de l’écriture musicale du spectacle. Autour des musiques de Kurt Weill, Stéphan Druet a écrit des textes qui s’insèrent magnifiquement dans ceux de Brecht. Et la mise en en musique de Stéphane Corbin, plus mélodique, se fond avec celle des sonorités cuivrée des partitions des années 30 avec de jolis clins d’œils aux chansons populaires comme « Dans la vie faut pas s’en faire« , chanson écrite par Albert Willemetz, composée par Henri Christiné et popularisée par Maurice Chevalier. Ce Berlin Kabarett est un dépaysement garanti.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

BERLIN KABARETT
De Stéphan DRUET
Musique de Kurt WEILL, Stéphane CORBIN, Friedrich HOLLAENDER, Fred RAYMUND, Dajos BÉLA, Henri CHRISTINÉ
Avec
Marisa BERENSON
Stéphane CORBIN
Sebastiàn GALEOTA
Jacques VERZIER ou Olivier BREITMAN
Loïc OLIVIER, percussions
Victor ROSI, cornet
Chorégraphies, Alma de VILLALOBOS
Costumes, Denis EVRARD
Lumières, Christelle TOUSSINE
Chef de chant, Vincent HEDEN
Durée: 1h20

Du 15 novembre au 6 janvier 2019 au Théâtre de Poche-Montparnasse
Représentations du mardi au samedi à 21h, dimanche
à 17h30

30 mai 2018/par Stéphane Capron
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