J’ai voulu écrire un récit érotique onirique. Et cela a pris la forme d’un long poème comme une bouffée délirante. Un poème éternel tragicomique, avec des images sonores. Un tableau de Jérôme Bosch mis en mots. On croit s’éveiller sans cesse, mais le rêve ouvre sur un autre rêve, c’est un rêve de réveil. La réalité glisse inexorablement… Paysages hallucinés de la jouissance dans ses débordements, ses accumulations de formes, ses intrications fantasmatiques de perversion et d’amour, de grossièreté et d’illumination, « joailleries d’insanités », « obscénités absconses »… La brume des allitérations flotte au dessus de l’abject, l’objet « a » du désir dans sa régression la plus lointaine, excrémentielle… On m’a fait remarquer que lorsqu’on entend « maelström », qui signifie tourbillon, on entend presque « maestro » qui signifie chef d’orchestre, je ne l’ai pas fait exprès… Peut être parce que ça parle du corps en rêve (et du corps du rêve) et que ça parle au corps par la musicalité du poème, des mots tourbillonnants comme une transe, comme une danse des signifiants. Cette musicalité serait alors le ciment du récit qui ne semble se construire que pour mieux se disloquer, digresser à l’infini dans un pullulement orgiaque hallucinatoire. Catherine Gil Alcala.
Maelström excrémentiel
texte et mise en scène/ catherine gil alcala
avec catherine gil alcala
lumières david baudenon
musiques additionnelles gilles chabenat & michel pichon
Avignon Off 2013
Théâtre de la Porte Saint Michel
Du 8 au 31 juillet à 23h
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