En mettant en scène cette pochade délirante tirée d’un texte de Guillaume Apollinaire publié en 1917, Macha Makeïeff a tout de suite souhaité s’éloigner de « la revendication féministe et petite-bourgeoise » pour entrer de plain-pied dans la poésie dada et ses échappatoires surréalistes. Amoureuse depuis toujours du « mélange de cruauté, de folie et de raffinement » du mouvement dada, elle voulait rester « dans l’allusion amusée plutôt que dans la satire moralisatrice ». Si la morale finale apocryphe, « Faites des enfants », lui donnera l’occasion d’évoquer la procréation médicalement assistée et la thésaurisation de bébés congelés, c’est avant tout le mélange des genres (jazz, ballet opéra-bouffe) qui l’a intéressée. Les Mamelles de Tirésias s’inscrit dans la grande tradition comique à la française qui va d’Offenbach à Ravel en passant par Chabrier, que Poulenc appelait son « véritable grand-père ». Ayant déjà signé une production de L’Etoile à l’Opéra comique en 2007, Macha Makeïeff voulait retrouver cette dimension de music-hall propre aux revues de la Belle Epoque. La scène est entièrement conçue comme un « café des arts » où se côtoient acrobates, chanteurs, comédiens et danseurs sous la houlette du chorégraphe Thomas Stache. Les décors sont inspirés par les cirques des années 40, mélangés à des dégaines d’aujourd’hui selon ce savant mélange de nostalgie et de contemporain que la plasticienne avait su inventer avec les Deschiens. L’ensemble du plateau est constamment en mouvement, comme cette musique endiablée, toujours changeante, qui pastiche en miniature toutes les danses, depuis la valse jusqu’au paso doble en passant par la polka. D’après dossier de presse.
Les Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc
Opéra bouffe en deux actes avec prologue
Poème de Guillaume Apollinaire, 1947 – En français
Précédé du Foxtrot de la Suite pour orchestre de jazz n°1 op.38a de Chostakovitch
et du Boeuf sur le toit, (Ballet op. 58, 1920) de Milhaud.
Direction musicale de Ludovic Morlot
Mise en scène, décors et costumes de Macha Makeïeff
Lumières: Pascal Mérat
Chorégraphie: Thomas Stache
Vidéos: Simon Wallon Brownstone
Orchestre et Choeurs de l’Opéra de Lyon
Thérèse/ La Cartomancienne: Hélène Guilmette
Le Mari: Ivan Ludlow
Le Gendarme/ Le Directeur: Werner Van Mechelen
Presto: Christophe Gay
Lacouf: Loïc Félix
Le Journaliste: Thomas Morris
Le Fils: Marc Molomot
La Marchande de journaux: Jeannette Fischer
Robert Horn, comédien
Durée : 1h30
Représentations à l’Opéra Comique
7, 9, 10, 12 et 13 janvier 2011
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