Ludovic Lagarde et Olivier Cadiot se sont amusés à reconstruire le Roi Lear de Shakespeare pour en proposer une version avec trois personnages. Malgré un très bon casting on s’est beaucoup ennuyé.
En 2007, Ludovic Lagarde présentait aux Carmes une adaptation de Richard III dans la version de Peter Verhelst. Pour cette édition il a demandé à Frédéric Boyer et Olivier Cadiot de travailler sur une nouvelle traduction du Roi Lear et d’adapter la pièce pour trois personnages : Lear (Johan Leysen), Cordelia (Clotilde Hesme) et le fou (Laurent Poitrenaux). Ils ont en fait une sorte de Rubik’s’cube, assemblant comme bon leur semble les scènes en se focalisant sur la folie de Lear et ses relations avec Cordelia et son fou. Un projet alléchant surtout avec un tel trio d’acteurs, mais le résultat dans la carrière Boulbon a laissé plus d’un spectateur dubitatif. Le spectacle est certes court (mois d’une heure quarante) mais il parait très long.
Au centre de la carrière, un énorme parallélépipède noir, sorte de pierre tombale pour seul décor. En haut de la carrière, il est écrit : « Banishment is here » (« L’exil est ici »). Dans cette lande caillouteuse, Lear en proie à sa folie erre avec à ses côtés son fou et l’une de ses filles Cordelia. Les acteurs, casques de chantier vissés sur leurs oreilles, s’écoutent parler. Un ingénieux dispositif sonore enrobe la carrière. Un premier face à face, sorte de bataille verbale entre Cordelia et Lear laisse présager de bons moments qui vont très vite s’estomper. La construction de la pièce va très rapidement laisser les spectateurs sur le bord de la route. Cordelia se transforme en Tom. Clotilde Hesme s’est pour cette pièce rasée la tête et enlève sa perruque pour endosser le rôle de Tom – qui dans la pièce de Shakespeare est en fait Edgar – le fils légitime du comte de Gloucester. Oui mais voilà en coupant le texte, Ludovic Lagarde et ses compères rendent le spectacle totalement incompréhensible. On est très vite lâché. On se raccroche au jeu de Laurent Poitrenaux qui rame pour faire décoller l’ensemble. On sort dépité et dans le chemin caillouteux qui ramène les spectateurs au parking, il n’y a même pas de colère, juste des petits ricanements pour exorciser l’énervement.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Lear is in Town
traduction et adaptation de Frédéric Boyer et Olivier Cadiot du « Roi Lear » de William Shakespeare
mise en scène Ludovic Lagarde
scénographie Antoine Vasseur
lumière Sébastien Michaud
costumes Fanny Brouste
dramaturgie Marion Stoufflet
son Nicolas Becker
assistanat à la mise en scène Céline Gaudier
collaboration artistique David Bichindaritz
avec Clotilde Hesme, Johan Leysen, Laurent Poitrenaux
production La Comédie de Reims CDN
coproduction Festival d’Avignon, Centre dramatique national Orléans/Loiret/Centre, Équinoxe Scène nationale de Châteauroux
avec le soutien du CENTQUATRE-Paris
Par son soutien, l’Adami aide le Festival d’Avignon à s’engager sur des coproductions.
Durée 1h40
Festival d’Avignon 2013
Carrière de Boulbon
Du 20 au 26 juillet 2013
Relâche le 23
22h
Du 2 au 4 octobre 2013 au CDN d’Orléans
Du 5 au 8 et du 12 au 15 novembre 2013 à la Comédie de Reims
Les 18 et 19 novembre 2013 à l’Equinox de Chateauroux
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