Vous avez toujours tout voulu savoir sur les lutins, et bien la compagnie du Zerep leur donne vie. Et même si « Oncle Gourdin n’est pas une étude sur les lutins » comme le dit Xavier Boussiron, c’est bel et bien un spectacle qui explore notre imaginaire. Le lutin est un personnage mythologique parmi d’autres comme Charles Aznavour. C’est entre l’ânerie et le conceptuel. Ils sont hippies et gothiques ». Et l’on se marre pendant une heure et quart, le bon timing pour cette gentille gaudriole.
Xavier Boussiron et Sophie Perez ont reconstitué le Cloître des Célestins, et les cinq lutins vivent sous terre. Le spectacle est une succession de coups de griffe gentils à la mémoire du spectacle vivant. Lorsqu’ils lisent Partage de Midi de Claudel ils s’endorment, Olivier Py leur donne la diarrhée ! On traverse ainsi l’histoire du théâtre, on parcourt Eschyle, Pasolini, Trackl (poète expressionniste autrichien). « Le texte est un ensemble d’idées, soit on le respecte, soit on le discute », raconte Xavier Boussiron. Jean Vilar fait entendre sa voix. « C’est Jean Vilar qui vous parle, petits branleurs ! ». Et ainsi de suite jusqu’à la parodie finale d’un ballet contemporain absolument irrésistible. « J’suis pas danseur, je suis performeur comme Antonio Banderas ».
Dans leur travail, la compagnie utilise beaucoup les masques. Ici les lutins changent plusieurs fois d’aspect, parfois ils deviennent cochon, mouton. Ils font aussi entrer une bête immonde, un insecte en laisse qui ressemble à un organe sexuel indeterminé, tout droit sorti de Starship troopers le film de Paul Verhoeven. Le spectacle parle de l’enfance, décidemment un thème récurrent pendant ce festival. Un lutin trouve un cadavre d’enfant dans la forêt et le montre à ses copains. « Nous sommes immatures, on essaye de se débarrasser de notre part d’enfance qui est dévastatrice », explique Sophie Perez. Et cet enfant se met à parler d’une voix rauque ce qui nous vaut cette phrase qui va rester dans l’histoire du Festival : « Moi ce que je voulais c’est juste un gamin, pas Jeanne Moreau ! »
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Plus d’informations : www.cieduzerep.blogspot.com
ONCLE GOURDIN
conception, mise en scène et scénographie Sophie Perez, Xavier Boussiron
musique Xavier Boussiron
lumière Fabrice Combier
son Félix Perdreau
costumes Sophie Perez, Corine Petitpierre image Laurent Friquet
avec Marie-Pierre Brébant, Gilles Gaston-Dreyfus, Françoise Klein, Sophie Lenoir, Stéphane Roger, Marlène Saldana
production Compagnie du Zerep
coproduction Festival d’Avignon, Théâtre du Rond-Point (Paris), Nouveau Théâtre d’Angers, Centre national de Création et de Diffusion culturelles-Châteauvallon,
Le Manège Mons Centre dramatique, Domaine départemental de Chamarande
action financée par la Région Île-de-France
avec le soutien des Subsistances (Lyon) et du Théâtre de Gennevilliers
Par son soutien, l’Adami aide le Festival d’Avignon à s’engager sur des coproductions.
durée 1h15 – création 2011
Festival d’Avignon 2011
GYMNASE DU LYCÉE MISTRAL
12 13 16 À 22H / 14 À 15H ET 23H / 17 À 15H
Le 24 juillet au Domaine départemental de Chamarande
Du 8 septembre au 8 octobre au Théâtre du Rond-Point
Du 20 au 23 septembre 2012 au Nouveau Théâtre d’Angers
Oncle Gourdin ( voir le lien ci-dessus dans la rubrique voyage au bout du in)que j’ai vu avec des lycéens(es) frôle le ridicule au moment où les acteurs déchaussent leurs masques, le reste le devient : scène de Médée, les passages des gourdins et la fin digne d’une fin de banquet….(j’encourage les auteurs à lire ou à relire les entrées clownesques de Tristan Rémy).