L’étude sociologique autoroutière des autonautes de la cosmoroute
En 1982, Julio Cortázar, argentin installé en France et sa femme Carol Dunlop se savent atteints de leucémie. Ils décident de s’embarquer dans une dernière aventure ensemble : un voyage autoroutier entre Paris et Marseille, le long de l’autoroute du soleil. Dans leur Combi Volkswagen, ils vont observer la vie particulière des aires d’autoroute, à raison de deux arrêts par jour sur l’ensemble des 65 parkings de cette autoroute, sans jamais la quitter. De cette expédition est née un livre, connu en Amérique Latine. Trente ans après, les compagnies Jakart et Mugiscué ont refait le trajet au printemps 2011 et livrent un spectacle joyeux, humoristique qui mêle des extraits du livre et leurs propres témoignages recueillis pendant cette expédition autoroutière.
Un combi Volkswagen miniature radiocommandé s’élance sur la scène, puis les comédiens en combinaisons orange fluo assis sur des chaises de camping commencent à mettre en commun leurs observations. Ils repèrent les moindres détails et notent tout, les inscriptions dans les toilettes, les titres des chansons sur 107,7 la radio autoroute. Ils tiennent des statistiques sur les plaques numérologiques des usagers de l’autoroute. La première partie du spectacle est une véritable étude sociologique loufoque de ce monde particulier des autoroutes. Dans cet inventaire « bibendum » à la Prévert, on s’amuse de toutes les situations. Les comédiens chantent des chansons paillardes, rejouent les actualités de France Inter dans les années 80 présentées par Arlette Chabot – nous sommes en pleine guerre des Malouines. Puis petit à petit le spectacle va quitter l’étude sociologique pour livrer les pensées Julio Cortázar et de Carol Dunlop. C’est moins convaincant. Une femme prend un bain de soleil nue dans une chaise longue. Les argonautes sont infectés de fourmis. C’est inégal, mais reste potache dans l’esprit et l’on ne s’ennuie pas malgré tout.
Les autonautes de la cosmoroute
création collective d’après l’œuvre de Julio Cortázar et Carol Dunlop
traduction de l’espagnol Laure Guille-Bataillon
mise en scène Thomas Quillardet
collaborations artistiques Alexandra Bertaut,
Kim Lan Nguyen Thi, Sylvie Mélis, Cyril Monteil,
François Weber, Marcio Abreu, Sylvie Protin
assistante à la mise en scène Fanny Descazeaux
avec Olivier Achard, Aurélien Chaussade, Maloue Fourdrinier, Christophe Garcia, Claire Lapeyre Mazerat, David Lejard-Ruffet, Aliénor Marcadé-Séchan, Marion Verstraeten
2 production Compagnies Jakart et Mugiscué, Théâtre de l’Union – Centre dramatique national du Limousin, La Colline – théâtre national, Les Treize Arches – Théâtre de Brive-la-Gaillarde, Théâtre de Vanves, scène conventionnée pour la danse, ARCADI.
Le spectacle a reçu le soutien du groupe APRR.
Durée : 1h35
Théâtre National de la Colline
du 21 mars au 19 avril 2012
du mercredi au samedi à 21h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h
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