Le personnel du Tarmac est toujours dans l’attente de nouvelles de la part de la part du Ministère de la Culture quand au devenir du théâtre. Depuis l’annonce le 31 janvier, de la nouvelle stratégie du ministère pour la francophonie, avec l’arrivée du Théâtre Ouvert à la place du Tarmac, des représentants du personnel avaient rencontré la DGCA le 12 mars, depuis plus de nouvelles, le personnel s’en inquiète dans un communiqué que nous reproduisons ici.
Après les cafouillages médiatiques qui ont suivi la décision brutale du 31 janvier 2018 de mettre un terme au projet du
Tarmac (on retiendra notamment l’invention expresse d’un projet francophone pour Théâtre Ouvert), puis une rencontre
stérile avec la DGCA le 12 mars dernier, la ministre de la Culture choisit la stratégie du pourrissement et du découragement
en adoptant la loi du silence pour tenter de fragiliser notre équipe.
Aussi, depuis quatre mois, les différents émissaires de la ministre ont essayé de nous rassurer en reconnaissant dans
cette annonce précipitée « une boulette administrative ». Ils ont promis « une sortie par le haut », la création d’un « SUPER
Tarmac », ont juré le reclassement du personnel.
Pendant ces quatre mois, il s’est agi en réalité de gagner du temps pour affaiblir la mobilisation des artistes, des salariés
du théâtre, des partenaires, des élus et des publics. Préserver la séquence présidentielle autour de l’ambition francophone,
ne pas gâcher la fête et laisser passer l’orage.
Et puis, au pied du mur, face à nos questions insistantes et notre désarroi, le ministère a dû abattre ses cartes.
De projet francophone pour Théâtre Ouvert, il n’y en aura pas. Un nouveau lieu pour le Tarmac ? Une stratégie dilatoire
pour assoupir l’équipe du théâtre.
Voilà maintenant plus de deux mois que les artistes ont écrit à la Ministre pour que soit maintenue la saison 2018/2019
du Tarmac. Ils n’ont reçu aucune réponse. Les inspecteurs missionnés par la ministre ont indiqué que celle-ci avait donné
son accord verbal pour le maintien de cette prochaine saison. Le courrier officiel promis n’est pas arrivé. Les inspecteurs
ont invoqué « l’engorgement d’un cabinet débordé et fatigué ». Les équipes du Tarmac formulent les vœux les plus
sincères de rétablissement et surveillent la boîte aux lettres.
Le personnel ne dispose à cette heure d’aucune perspective professionnelle malgré « la parole d’honneur » de la directrice
de cabinet. Tablant sur des départs volontaires et l’affaiblissement psychologique de l’équipe, le cabinet de la ministre
promet de vagues affectations (à l’ONDA, à l’Institut Français, à Zone Franche, aux Francophonies en Limousins, à La
Chartreuse etc.), à charge aux employés de faire pression sur la DGCA pour y forger leur place.
En cette fin de saison, les salariés du Tarmac n’ont toujours aucune connaissance du calendrier de la saison prochaine.
L’absence de toute communication avec les tutelles laisse en suspens une équipe bloquée dans ses missions.
Les réductions de coûts, les disparitions de lieux, les décisions brutales derrière les discours ambitieux semblent devenir
les boussoles des arbitrages politiques. Ce qui se joue au Tarmac est-il le symptôme d’une nouvelle politique culturelle ?
En matière de culture, on perd le nord et on avance résolument en marche forcée, mais sans vision. Se profile ainsi en
creux une politique du reclassement, qui si elle reste douteuse, souligne un fonctionnement administratif du palliatif.
Le 159 avenue Gambetta devient-il le cimetière des éléphants ?
Le Personnel du Tarmac
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