Plusieurs milliers de personnes ont assisté au « réveil » d’une colossale femme-scorpion en plein coeur de Toulouse, ce vendredi 25 octobre en début de soirée, prélude à un grand spectacle de rue de la compagnie La Machine, qui arpentera la Ville Rose jusqu’à dimanche soir.
« Lilith », marionnette géante de bois et d’acier, s’est déployée depuis le toit du musée Saint-Raymond, face à la basilique de brique de Saint-Sernin, tout près du Capitole. Elle a ensuite lévité, suspendue en réalité à une grue, pour rejoindre lentement le sol sous des flocons de neige artificielle et accompagnée par des musiciens perchés sur des balcons. « Elle ouvre les yeux, elle est belle ! », s’exclame une spectatrice qui décrit la scène au téléphone. « Je trouve ça spectaculaire, je suis trop contente que Toulouse propose des choses comme ça », apprécie Clara Baron-Toaldo, 26 ans, qui travaille dans la communication.
Cet opéra urbain, le plus grand spectacle jamais monté par la compagnie de théâtre de rue La Machine, est le deuxième volet du Gardien du temple, une saga démarrée en 2018, et s’intitule cette fois La Porte des ténèbres. Lilith, gardienne des ténèbres « libérée par Hadès », maître du royaume des morts dans la mythologie grecque, va tenter d’ouvrir « la voie vers les enfers », peut-on lire dans le livret de cet opéra en trois actes et trois jours.
La femme-scorpion sera rejointe dans son aventure épique par Astérion, un minotaure de 14 mètres de haut pour 47 tonnes, et sa demi-soeur Ariane, araignée de 38 tonnes et 20 mètres d’envergure, tous deux ayant déjà parcouru les rues toulousaines en 2018 sous le regard de plus de 800 000 personnes. Le livret de l’opéra n’indique que vaguement où se dérouleront les différentes scènes tout au long du week-end. « Je trouve ça bien qu’ils soient restés vagues, sinon des gens seraient arrivés super tôt et auraient campé là tout l’après-midi », explique Félix Mouchès, 26 ans lui aussi.
Jusqu’à un million de spectateurs sont cette fois attendus de vendredi à dimanche pour cet événement phare de la programmation culturelle de la métropole toulousaine, qui a lancé et financé le projet pour un coût total de 4,7 millions d’euros. Il s’agira d’une « grande fête pour la ville », devenue « un immense décor de théâtre », s’est réjoui lors d’un point-presse le directeur artistique de La Machine, François Delarozière. L’approche de cet événement a été marquée par une polémique alimentée notamment par l’archevêque de Toulouse, qui a d’énoncé un spectacle « ténébreux » accompagné d’« une symbolique satanique ».
© Agence France-Presse
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