Jouée pour la première fois il y a 285 ans, « L’Ile aux esclaves » de Marivaux continue de nous interroger, avec les ressorts de la comédie, sur les codes d’une société. Deux maîtres et leurs valets échouent sur une île grecque. Un ancien esclave Trivelin leur impose d’inverser les rôles. Ainsi Arlequin et Cléanthis vont devenir les maitres, Iphicrate et Euphrosine les valets. Après « Shitz » de de Hanokh Levin, et « Courteline-Opérette », Christine Berg continue d’explorer les ressorts de la farce, et de la comédie grinçante.
Chez Marivaux comme chez Levin, c’est la société qui est brocardée. Sur l’île, les valets imposent leur loi. Arlequin menace Iphicrate, Cléanthis hausse la voix face à Euphrosine. Il fallait bien de l’audace à Marivaux pour ainsi critiquer la société de 1725. Finalement à la fin chacun reprend son rôle, mais les maîtres n’auront pas tout à fait la même vision du monde, après être passés de l’autre côté de la barrière. Il faudrait qu’à leur tour les politiques et les décideurs de ce monde passent aussi un peu de temps sur « L’île aux esclaves » afin d’envisager la société autrement.
Pour cette version de l’œuvre de Marivaux, Christine Berg s’est entourée de ses comédiens fidèles. Vincent Parrot en Arlequin est d’une cocasserie inouïe. A lui seul il empoigne la farce avec vigueur et embarque le spectacle. Gisèle Torterolo en Cléanthis, plus en retrait au début de la pièce, répond elle aussi au tempo imposé par Vincent Parrot. On reste cependant déçu par la mise en scène, sobre mais pas aussi imaginative que ce que l’on pourrait attendre. Quatre praticables carrés composent le décor, les comédiens les manœuvrent selon les scènes. Gabriel Philippot soutient le tout de quelques notes de musique. Les comédiens entonnent parfois une chansonnette. Mais on ne retrouve pas l’intensité déployée dans « Courteline-Opérette ». L’effet de troupe parvient cependant à maintenir l’ensemble du spectacle à flots.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
L’Ile des esclaves de Marivaux
Avec Pascal Adam, Mélanie Faye, Laurent Nouzille, Vincent Parrot, Gisèle Torterolo
Pianiste : Gabriel Philippot
Metteur en scène : Christine Berg
Scénographe : Bérengère Naulot
Créateur Lumières : Elie Romero
Costumier : Juan Morote
Maquilleuse : Nathy Polak
Directeur de production : Vincent Marcoup
Administratrice : Anne Delépine
La compagnie est réunie par un metteur en scène Christine Berg. Elle est conventionnée avec la DRAC et la Région Champagne-Ardenne et subventionnée par le Conseil Général de la Marne et la Ville de Châlons-en-Champagne.
15h00
durée : 1h10
Caserne des Pompiers
116 rue carreterie
84000 Avignon du 8 au 27 juillet
relâche les 12, 19 juillet
tarif : 13€
tarif carte off : 9€
Tournée 2010/2011 :
à Reims (51) Conservatoire à Rayonnement Régional de Musique, de Danse et de Théâtre du 27 septembre au 1er octobre
à Saint-André-les-Vergers (10) Espace Gérard Philipe le 19 octobre
à Troyes (10) Théâtre de la Madeleine les 9 et 10 décembre
à Charleville-Mézières (08) Théâtre le 16 décembre
à Chaumont (52) Nouveau Relax les 5 et 6 avril
à Clermont-Ferrand (63) au Petit Vélo du 12 au 15 avril
à Revin (08) Théâtre Jean Vilar le 6 mai.
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