Avoir à peine plus de vingt ans, se sentir invincible et vouloir devenir un héros. Partir pour ce qui ne devait être qu’une courte bataille, gagnée d’avance. Et se rendre compte. Se rendre compte que non, on ne sera pas rentré pour Noël. Non, on est pas si immortel que ça et les camarades éventrés à côté de soi non plus. Non, ce n’est rien de ce qu’on a pu nous faire croire. Alors comment se sentir vivant? Ne pas se déshumaniser à force de faire de l’horreur son quotidien? Penser à l’avenir semble tellement difficile, tellement surréaliste. Heureusement, il y a le vin, le pinard comme on l’appelle et puis fumer quand on peut encore. On rêve de plats bien garnis et préparés avec amour qu’on pourrait déguster au coin de la cheminée d’une maison chaleureuse. En attendant, on a de la soupe… enfin ceux qui ont de l’imagination appellent cela de la soupe. Mais le plus beau des plaisirs reste la femme, qui nous manque tant, dont on rêve et qu’on s’empresse de trouver à la moindre permission. Les lèvres d’une femme sont le plus doux souvenir que l’on emporte dans la boue des tranchées.
L’homme de boue
Mise en scène d’Océane PivoteauManufacture des Abbesses du 22 mars au 04 mai, les mardis et mercredis à 21h
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