Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

L’Éveil du printemps : histoire d’une tragédie enfantine

À la une, Histoire, Toulouse

Sébastien Bournac met en scène l’Eveil du printemps à la Cité de Toulouse

Depuis sa création en 1906, cette « tragédie enfantine », comme la qualifiait l’auteur, est régulièrement montée. Mais, aujourd’hui, a-t-elle toujours la force qu’on lui prête ?

Franck Wedekind écrit L’Éveil du printemps en 1891. Il est alors âgé de 26 ans, un peu plus de dix ans le sépare de l’âge des héros de sa pièce, un noyau de trois adolescents. Ces enfants tendent alors un miroir aux adultes de leur époque, comme une déclaration : l’innocence que vous nous prêtez est illusoire, voici nos vies.

La pièce est censurée, épurée avant sa première représentation en 1912. La presse de l’époque remarque néanmoins que Wedekind « combat sans ménagement pour la vérité ». En effet, la tragédie montre des adolescents dans des situations dramatiques, provoquées par l’ignorance. Le même article de 1912 souligne que la mort de l’une des protagonistes est causée par un avortement, lui-même causé par la négligence de sa mère à « l’éclairer sur les rapports sexuels humains ». Dans le texte, les parents parlent encore de la cigogne à leurs enfants… Plus loin, le journaliste écrit que, dans cette pièce, nul ne pourrait « voir une incitation à une conduite de leur part immorale ou délictueuse ». En effet, rien de (volontairement) excitant à ces scènes de masturbations solitaires ou collectives, à ces rapports sexuels entre mineurs et ces initiations au sado-masochisme. Rien d’excitant non plus dans l’avortement et le suicide : seulement l’expression de la vérité.

L’Eveil du printemps à la Comédie-Française (photo Brigitte Enguerand)

Car, en effet, la pièce est un portrait naturel où les jeunes s’éveillent à la sexualité, observent leurs montées de sève comme le printemps naissant. Fusent les questions sur le monde, sur la place que chacun doit occuper, les angoisses qui ne s’expliquent pas et dont les adultes semblent si lointains. Alors, ils parlent entre eux, loin de ceux qui leurs prêtent une innocence qu’ils n’ont plus (mais l’ont-ils déjà eue ?).

Ainsi, il est difficile lorsqu’on parle de L’Éveil du printemps, qui naît à l’époque où Freud construit ses théories et prouve l’existence de l’inconscient, de ne pas faire référence au père de la psychanalyse. Celui-ci fait référence au texte de Wedekind à deux reprises dans ses travaux : en 1901 dans Psychopathologie de la vie quotidienne et il y consacre une séance lors des rencontres hebdomadaires de la Société psychologique de Vienne en 1907. Cela en précisant que la pièce n’est pas une grande œuvre, mais un « document » : il y voit une succession de cas. En 1974, Jacques Lacan préface la première édition française du texte.

Alors, la pièce porte-t-elle encore la force qu’on lui prête ? A l’heure où l’information ne manque plus, bien au contraire, la pièce de Wedekind semble être devenue un classique pour les « sorties de promo ». Dans les années 1970, déjà, Jacques Rosner alors directeur du conservatoire montait la pièce avec les jeunes sortants, entre un Marivaux et un Vauthier. Dans Le Monde, Michel Cournot parlait du texte comme d’une pièce « à la mode ». Mais l’engouement qu’elle continue de provoquer aujourd’hui porte à croire qu’on n’en a pas encore tout dit…

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

19 août 2019/par Hadrien Volle
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Roland Topor au théâtre
La fin de l’histoire lumineuse de Christophe Honoré
El Conde de Torrefiel
Les « Cocons » renferment des autruches
S’affirmer avec le Misanthrope ?
Des théâtres fermés après les attentats de Paris
Au royaume des « coucous », le Footsbarn est roi !
La fin de l’homme rouge : belle contemplation entre idéal et regrets
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut