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Les Séparables, l’amour enfantin face aux errements parentaux

À la une, A voir, Jeune public, Lausanne, Les critiques, Théâtre

Photo Jean-Louis Fernandez

Au studio de l’Espace Pierre Cardin, Céline Carrière et Stéphane Krähenbühl s’emparent du texte de Fabrice Melquiot. Sous la direction d’Emmanuel Demarcy-Mota, ils en font un spectacle loin d’être réservé aux enfants.

Le projet des « Séparables » s’est construit comme une fusée à plusieurs étages. Céline Carrière et Stéphane Krähenbühl ont d’abord parcouru les écoles de plusieurs arrondissements parisiens pour lire le texte de Fabrice Melquiot, avant de le mettre en espace sans costume ni décor. Face à l’accueil enthousiaste des écoliers, les deux comédiens ont décidé, sous la direction d’Emmanuel Demarcy-Mota, d’en faire un « vrai » spectacle, capable d’occuper le plateau du studio de l’Espace Cardin. Avec, cette fois, les lumières, vidéos et costumes adéquats.

Au grand galop sur son cheval de bois, Romain se rêve, comme d’autres garçons de son âge, en cow-boy tout droit sorti d’un western ; dans la tour d’en face, Sabah est persuadée qu’elle appartient à la tribu des Sioux, plumes dans les cheveux à l’appui. Du haut de leurs neufs ans, les deux enfants se sont construits un monde imaginaire pour mieux échapper à la dure réalité des adultes. Les parents de Romain sont trop occupés à vivre leur amour pour prendre soin de leur fils ; pendant que ceux de Sabah les soupçonne, à raison, d’être racistes et d’avoir une dent contre « les arabes ». Dans ce climat de méfiance parentale, les deux enfants vont accorder leurs imaginaires pour nouer une relation mi-amicale mi-amoureuse et tenter de devenir un couple d’inséparables alors que les adultes font tout pour les diviser.

Après Wanted Petula,  Bouli année Zéro et Alice et autres merveilles, Fabrice Melquiot, Emmanuel Demarcy-Mota et la troupe du Théâtre de la Ville continuent leur cheminement commun à la conquête du jeune public. Portée par l’ambiance intimiste de la scénographie d’Yves Collet et les belles projections vidéo de Mike Guermyet, la poétique du dramaturge réinvestit un territoire oublié, celui de l’enfance, avec sa langue, ses rêves et ses jeux. Les codes adoptés sont si conformes à la réalité, le regard si affûté, que le texte suscite à intervalles réguliers les rires des plus jeunes, qui s’y retrouvent, et les sourires des plus grands, qui se souviennent. Alors qu’il n’est jamais évident pour un adulte d’endosser un rôle d’enfant, les deux comédiens s’en tirent avec les honneurs, même si Céline Carrière gagnerait à épouser un jeu plus simple, à ne pas vouloir à tout prix « faire petite fille ».

Conçu pour les enfants, « Les Séparables » ne leur ai pas réservé. Sous le vernis de la naïveté enfantine, se cache un propos plus âpre, un portrait au vitriol du monde des adultes où planent la peur de l’autre et le rejet de la différence. Chez Fabrice Melquiot, les enfants peuvent bâtir des histoires avec des bisons blancs et des cerfs morts dans les bois, mais ils sont aussi capables de questionner intensément le fonctionnement des plus grands, de transformer leurs doutes en rébellion feutrée. C’est là toute la force du texte de dramaturge. En chaussant les lunettes de l’enfance, où règne une apparente tolérance, les parents peuvent en miroir prendre conscience des ravages causés par certaines de leurs attitudes, et à leur tour se remettre en question.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Les Séparables
de Fabrice Melquiot (L’Arche Editeur)
avec Céline Carrière et Stéphane Krähenbühl
Création collective sous la direction d’Emmanuel Demarcy-Mota
avec la collaboration de Christophe Lemaire
Création musicale Arman Méliès
Création vidéo Mike Guermyet
Scénographie Yves Collet
Costumes Laurianne Sciememi Del Francia
Lumières Christophe Lemaire et Yves Collet
Environnement sonore David Lesser
Une création réalisée avec l’équipe technique permanente et intermittente du Théâtre de la Ville, en alternance, Sonia Ancilotti, Jordan Dixneuf, Jérôme Dupuy, David Hardy, Victor Koeppel, Guillaume Leger, Marion Le Roy, Olivier Meyrand, Charline Radigois, Antoine Romana et Bertrand Saillet
Remerciements à La Maison du Geste et de l’Image, à Sébastien Ramirez et Honji Wang.
Durée : 50 minutes

Espace Pierre Cardin Studio dans le cadre de la programmation du Théâtre de la Ville
du 18 au 22 sept. 2018 et du 26 oct au 04 nov. 2018

7 février 2018/par Vincent Bouquet
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