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« Les petits chevaux, une histoire d’enfants des Lebensborn » : au coeur des maternités nazies

Actu, Paris, Théâtre
Jeanne Signé monte Les petits chevaux, une histoire d'enfants des Lebensborn
Jeanne Signé monte Les petits chevaux, une histoire d'enfants des Lebensborn

Photo Jeanne Signé

Qui sont les enfants des Lebensborn, ces maternités mises en place par le régime nazi pour perpétuer la « race aryenne » ? Pour la première fois, Les petits chevaux, Une histoire d’enfants des Lebensborn, donné au Théâtre des Gémeaux Parisiens, aborde ce sujet méconnu à partir d’histoires vraies.

La pièce a été écrite par quatre co-auteurs. Parmi eux, le romancier et professeur de philosophie Matthieu Niango, dont la mère, Gisèle, 81 ans, est née dans un Lebensborn. Ces maternités nazies – « fontaines de vie », en vieil allemand – ont été instaurées par le chef SS Heinrich Himmler à partir de 1935, afin d’assurer l’expansion de la « race aryenne », considérée comme supérieure.

Venaient y accoucher des filles-mères ou des femmes allemandes considérées comme « racialement pures », enceintes de soldats, dont certaines après une relation hors mariage. Ces femmes pouvaient y confier leur enfant ou décider de fonder une famille. Des pouponnières ont été installées en Allemagne, en Autriche et dans tous les territoires conquis, en Norvège notamment. La France en a compté un à Lamorlaye (Oise), près de Chantilly.

Le projet a été stoppé par la chute du IIIe Reich, mais ces centres ont abrité la naissance de « 10 000 à 22 000 enfants selon les sources », assure Matthieu Niango. Les petits chevaux s’inspire de trois histoires d’enfants, dont celle de Gisèle. À 61 ans, au décès de sa mère adoptive, elle se met en quête de ses origines. Sur le plateau, les quatre comédiens incarnent une dizaine de personnages, dont Hortense, qui se lance avec sa fille Violette dans ces recherches.

Eugénisme

Entre enquête dans les centres d’archives et flashbacks historiques, le public suit Hortense dans ses découvertes : elle apprend qu’elle est née en 1944 dans le Lebensborn de Lamorlaye, qu’après plusieurs transits en Europe, elle arrive, dans l’après-guerre, à Commercy (est de la France), où elle est adoptée. Surtout, elle découvre, bouleversée, qu’elle est fille d’un SS.

« Il faut faire connaître l’histoire de ces enfants, de façon qu’on n’oublie pas », dit Gisèle Niango, espérant que la pièce, qui sera jouée aussi dans des établissements scolaires, lui apportera une résonance. « Ces enfants-là ont existé, ils ont manqué de reconnaissance et certains, toute leur vie, ont galéré », ajoute celle qui, en 2016, a cofondé l’association Pour la Mémoire des Enfants des Lebensborn, qui plaide pour la reconnaissance du statut de victime de guerre. « Pour moi, ça a été un choc terrible, quand j’ai appris que j’étais née dans une pouponnière en Belgique [à Wégimont, NDLR], que je faisais partie de l’idéologie nazie » eugéniste, raconte-t-elle, parlant d’un « sentiment de honte ». Elle a pu obtenir des informations sur sa mère. Il reste en revanche des inconnues sur son père biologique.

Pour Matthieu Niango, c’était « d’abord irréel ». « On (me) dit ‘Vous descendez de SS’... et, moi, mon père est ivoirien ! », se souvient-il. Écrire la pièce lui a été difficile : « Sans mes co-autrices (Jeanne Signé, également metteuse en scène, Séverine Cojannot, Camille Laplanche), je n’y serai pas parvenu. Ce n’était pas simple à exprimer ». Les auteurs sont convaincus de l’urgence à faire connaître le sujet alors que les « enfants » de ces fabriques à bébés nazies sont aujourd’hui octogénaires. « Il faut faire parler des témoins », dit-il.

À Commercy, en 2019, la mairie a fait apposer une plaque commémorative en mémoire des 17 enfants orphelins de guerre recueillis dans son hôpital en 1946, dont certains, comme Gisèle, issus de Lebensborn. D’autant que « les idées qui ont conduit aux Lebensborn sont encore très présentes », affirme Matthieu Niango, dans un contexte international de montée de l’extrême droite : « Le racisme va de paire avec l’eugénisme ».

Karine Perret © Agence France-Presse

Les petits chevaux, une histoire d’enfants des Lebensborn
de Séverine Cojannot, Camille Laplanche, Matthieu Niango, Jeanne Signé
Mise en scène Jeanne Signé
Avec Florence Cabaret, Séverine Cojannot, Nadine Darmon, Samuel Debure
Collaboration artistique Pauline Devinat
Lumières Jean-Luc Chanonat
Costumes Sabine Schlemmer, Julia Brochier
Conception décors Marguerite Danguy des Déserts
Vidéo et son Jeanne Signé
Régie Rosalie Dumont

​Avec le soutien de la Région Ile-de-France, de l’ADAMI, de la DILCRAH Paris et de l’association Pour la Mémoire des Enfants des Lebensborn

Durée : 1h20

Théâtre des Gémeaux Parisiens, Paris
à partir du 4 mars 2025

15 mars 2025/par AFP
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