Les démineuses est un pièce quasi documentaire de la réalisatrice Milka Assaf qui parle du Liban et de la place des femmes dans le monde musulman. Un regard aiguisé sur ce pays et sur les conséquences des frappes israéliennes de 2006.
En 2009 la réalisatrice franco-libanaise Milka Assaf passe deux mois avec un groupe de démineuses au Sud Liban. Ces femmes travaillent pour plusieurs ONG. Leur mission consiste à nettoyer les milliers de bombes larguées lors de la guerre de 2006. Déminer le Liban, un travail sans fin. De retour en France, Milka Assaf souhaite réaliser un documentaire sur ces femmes mais aucune chaîne de télévision n’accepte le projet. Alors elle se lance dans l’écriture d’une pièce. Elle monte une compagnie et la pièce obtient en 2010 le prix Claude Santelli décerné par l’association Beaumarchais-SACD. Du coup Milka Assaf s’est donnée plus de liberté, elle a élargi le propos à sa vision de la société libanaise. Le spectacle parle de la religion, des femmes, du voile.
Les cinq comédiennes évoluent sur un plateau nu. Des images de Beyrouth projetées en fond de scène et une bande son très travaillées nous plongent dans la réalité de ces femmes au destin particulier capables de déminer 400 mètres carrés en deux semaines. « Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de mal vivre » dit l’un d’elle. Milka Assaf s’est inspirée de quatre femmes rencontrées sur le terrain et a ajouté deux personnages. Lina qui représente la jeunesse massacrée et Shéhérazade la rebelle porteuse des convictions de l’auteur, mais prisonnière de sa condition. On suit donc ces destins hors du commun. La pièce s’étire par moment pour se recentrer heureusement sur le sujet. Et quand l’écriture manque de force dramatique on se raccroche aux personnages très forts et à cette description bien sentie du Liban. Tout simplement parce que Milka Assaf sait de quoi elle parle.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Les démineuses de Milka AssafMise en scène : Milka Assaf
Avec : Marine Martin-Ehlinger, Sabrina Aliane, Sophie Garmilla, Ibtissem Guerda, Nawel Ben Kraiem, Taïdir Ouazine
Coréalisation : Vingtième Théâtre et L’oeil d’Horus
Durée: 1h45
du 23 octobre au 24 novembre
du mercredi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30
vendredi 8 novembre à 14h30
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