Un ballet annulé à Bastille, un autre au Palais Garnier: trois ans après leur mobilisation historique contre la réforme du régime des retraites, les danseurs de l’Opéra de Paris sont de nouveau en grève.
Il s’agit de la première grève du Ballet depuis la prise de fonction en décembre du nouveau directeur de la danse, l’ex-étoile José Martinez. Cette fois-ci, le Ballet de l’Opéra est en grève pour « des revendications salariales et d’autres liées aux conditions du travail» , a appris l’AFP auprès de la direction de l’Opéra. Il ne s’agit pas d’une grève illimitée, mais des préavis ont été également déposés pour le 15 et 16 juillet.
Trois représentations ont déjà été annulées, dont la première du ballet L’Histoire de Manon à Garnier mardi. Levée le lendemain, la grève a repris jeudi, provoquant des annulations sur les deux scènes de l’Opéra, dont Signes de Carolyn Carlson à Bastille. Des préavis de grève ont été déposés dès avril.
Les danseurs réclament entre autres « une plus large reconnaissance du temps qu’ils passent à se préparer avant les spectacles et les répétitions, comme par exemple le temps dédié au maquillage ou à l’échauffement », explique la direction. « Depuis avril, les discussions sont assez nourries, il y a eu des accords sur certains points mais malheureusement nous achoppons sur d’autres », dit-elle. Elle espère que d’ici le 15 juillet, il y aura « du temps pour poursuivre le dialogue social ».
L’Opéra a présenté ses excuses aux spectateurs, qui seront remboursés mais pourront difficilement trouver de nouvelles places, les ballets étant donnés souvent à guichets fermés. « Nous comprenons que cela soit un motif de vif mécontentement, notamment pour ceux qui viennent de loin », précise l’institution.
« Il n’existe aucune obligation légale à l’Opéra de se déclarer gréviste 48h ou même 24h à l’avance et nous restons parfois en négociation dans les heures qui précèdent le spectacle, sans savoir si ce dernier pourra être assuré ou non », explique la direction. Elle rappelle que la situation financière de l’Opéra, malgré des aides substantielles de l’Etat notamment post-Covid, reste « fragile ». « Pour 2023, on a encore une prévision de pertes de l’ordre de 5 millions d’euros; c’est moins que ce qui était prévu en début d’année, mais cela reste une situation économique fragile. En même temps, nous avons besoin que les salariés soient satisfaits de travailler à l’Opéra; nous devons concilier tout cela et ce n’est pas facile » , précise la direction.
© Agence France-Presse
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