Que reste-t-il lorsque tout référent idéologique a disparu dans une amnésie de l’Histoire ? Lorsque le politique qui a essoré les corps et désespéré les esprits se trouve supplanté par la suprématie de la consommation et de la médiatisation désormais érigées au rang de religions ? Lorsque le virtuel est devenu le nouveau «shoot» des masses ? Que reste-il alors, si ce n’est l’avènement aussi drôle que pathétique d’un nouvel être. Un mutant qui peuple les rues, les maisons et jouit d’une souveraineté sans borne : l’idiot.
Critique ludique et époustouflante, Le vent se lève s’emploie à traquer et à mettre en scène les comportements dits «normaux» et «anormaux» des citoyens-spectateurs décrits par l’écrivain, essayiste et cinéaste Guy Debord en son temps. David Ayala met ainsi en évidence la manière dont le curseur de l’histoire a fait dérailler la machine donnant lieu à un monde peuplé d’individus privés par la puissance de l’ultralibéralisme de toute capacité d’intelligence et de discernement.
Dans cette mise en scène inventive construite sous forme de séquences en short cuts inspirés de Robert Altman rejouant des situations de la vie quotidienne en mode tragi-comédie, Le vent se lève interroge notre capacité à être encore humain dans un monde globalement «idiotisé».
En réinvestissant la puissance de la pensée d’écrivains emblématiques tels que Pasolini, Muray, Sade… c’est le désespoir de vivre dans nos réalités contemporaines qui est passé au crible et ainsi transfiguré par la force d’un souffle galvanisant, prophétique et salvateur.
Le vent se lève
(Les idiots / irrécupérables ?)
Conception, réalisation & mise en scène David Ayala
Avec (co-créateurs) Sophie Affholder, Fabienne Augié, David Ayala, Elodie Buisson, Diane Calma, Roger Cornillac, Hervé Gaboriau, Stéphane Godefroy, Christophe Labas-Lafite, Alexandre Morand, Maryse Poulhe, Véronique Ruggia, Philippe Sturbelle
D’après Le Bel Aujourd’hui (écriture scénique collective), textes de Pier Paolo Pasolini, Comité Invisible, Donatien Alphonse François de Sade, Guy Debord, Philippe Muray et Edward Bond
Scénographie et costumes Jane Joyet, Création vidéo Benoît Lahoz, Création son Laurent Sassi, création lumière Jean Michel Bauer, Régie générale Jean-Marie Deboffe, Assistante à la mise en scène Nadège Samour et Amandine Du Rivau
Production Compagnie la Nuit Remue. Coproduction Les Célestins – Théâtre de Lyon, Théâtre Jean-Claude Carrière – Domaine d’O (Montpellier), Théâtre Firmin Gémier / La Piscine – Pôle National des Arts du Cirque d’Antony et de Chatenay–Malabry, Théâtre 95 de Cergy Pontoise – scène conventionnée pour les écritures contemporaines, Centre Dramatique National Nancy Lorraine et du Théâtre Liberté de Toulon. Avec le soutien de l’Adami, du Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, centre dramatique national, du Théâtre 13 / Paris et de Sélectron libre. Avec l’aide à la création de la DRAC Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées et la participation financière du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées.
2h30 sans entracte – conseillé à partir de 15 ansTNT de Toulouse
Du 24 au 28 janvier 2017Théâtre 13 / Seine
Du 29 mars au 2 avril 2017
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