C’est dans une maison mal bâtie de Franche-Comté que se situe l’action. Trois générations y vivent, les unes sur les autres, sans véritable amour, dans le goût du carnage. Anne-Marie n’apparaît jamais. On entend sa voix, on la fantasme. Dans la maison elle marche pour marteler sa présence à sa fille Annie, la cinquantaine, qui l’a cloitrée à l’étage du haut : « Toi dans ta turne, et basta ». C’est par Regardeur 1 et 2 (probablement les voisins) que le drame nous parvient. Ils épient et commentent les faits et gestes des deux femmes. Par moment, Annie surgit de la maison et soliloque : « Demandez-lui si elle a jamais eu à mon égard des débordements d’amour », comme si, pour quelques secondes, elle pouvait échapper à cette « guerre » filiale, la coalition, puis toujours « elle », Anne-Marie, la rappelle.
Anne-Marie (tapuscrit 96)
De Philippe Minyana – Mise en scène Jacques David
Interprétation Alain Carbonnel, Dominique Jacquet, Kévin Lelannier
Scénographie et costumes Jean-Luc Taillefert
Création sonore Christophe Séchet
Création vidéo Erwan Huon
Lumière Laurent Nennig
Durée 50 mn
du mardi au vendredi à 19h30, le samedi à 17h
La petite dans la forêt profonde de Philippe Minyana
Le roi de Thrace enlève la soeur de son épouse, il la séquestre, la viole, la mutile. Il lui coupe la langue. L’épouse venge l’honneur de sa soeur, tue son enfant, fils du roi de Thrace, et le donne à manger à l’ignoble violeur. Après la tragédie, la reine devient hirondelle, le roi, huppe, et la petite soeur, rossignol. Librement inspirée des Métamorphoses d’Ovide, Livre VI, 411-680, La petite dans la forêt profonde est une pièce baroque. La pièce chante comme une musique de cour. Le spectateur est saisi par la théâtralisation. L’éclairage à la bougie, et le son d’un clavecin le plonge dans un autre temps… La familiarité, la simplicité, l’humour et la férocité qui composent le langage poétique de Philippe Minyana, donnent à cette pièce une proximité, qui nous murmure la vie de notre quotidien.
La petite dans la forêt profonde de Philippe Minyana
Éditeur L’Arche éditeur
Mise en scène Jacques David
Interprétation Michel Quidu
Scénographie Jacques David et Jean-Luc Taillefert
Création sonore Christophe Séchet
Lumière Laurent Nennig
Durée 55 mn
du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 19h30
Du 1er février au 3 mars 2012
Soirées PHILIPPE MINYANA > Deux pièces de Philippe Minyana, mises en scène par Jacques David – Théâtre de l’Erre.
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