Comme une manière d’ausculter le vide à partir duquel il serait possible de refonder une communauté, Le Temps Lyapunov explore le naufrage d’une humanité incapable d’être seule créatrice de ses propres vérités. D’abord, il y a un mort, le père, puis un second, la sœur. Entre ces deux désastres, le temps simple et cruel du partage, des décisions, de l’héritage, la bêtise des habitudes qu’on construit en famille et qu’on désosse ensemble. C’est alors que surgit l’élan du changement dont on croit toujours qu’il viendra du dehors : pour les trois frères, l’occasion du renouveau est trop belle pour ne pas être saisie. Ils s’en remettent entièrement à la sauveuse providentielle pour la promesse d’une nouvelle vie. L’affaire tourne court et le rêve se révèle être une belle arnaque. Dans ce conte d’aujourd’hui, les sauveurs ne sauvent plus, les vérités ne valent que par procuration et les utopies se monnaient comme des emballages, posant la question du devenir du commun dans un monde incapable de prendre en charge l’élaboration de ses propres « fictions suprêmes ».
Le temps Lyapunov
Machine Théâtre
Librement inspiré de « Tango de Satan » de László Krasznahorkai
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