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Palestine matériau

Agenda, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre
photo Brynjar Vik

photo Brynjar Vik

Franck Vercruyssen l’un des membres du groupe tg STAN explique que l’histoire de « Tangible » pourrait se dérouler dans n’importe quel pays. En Tchétchénie, en Palestine…C’est pourtant bien l’odeur de la bande de Gaza, de Beyrouth ou de Naplouse qui émane de ce spectacle concept qui réunit la danse, le jeu, la musique et la vidéo. Une multidisciplinarité qui malheureusement noie très rapidement le propos. Une occasion gâchée en quelque sorte de raconter l’histoire de cette partie du globe totalement meurtrie et empêtrée dans des guerres dont les habitants ne parviennent pas à voir le bout depuis des décennies.

L’équipe de tg STAN s’est pourtant appuyée sur des textes essentiels. Des poèmes du palestinien Mahmoud Darwich et de la libanaise Etel Adnan en passant par les récits du britannique John Berger et du palestinien Mourid Barghouti. Mais ces fragments de textes si beaux soient-t-ils (surtout ceux de Mahmoud Darwich) ne parviennent pas à atteindre leur but.

La version du Théâtre Bastille est présentée sans deux comédiens ayant participé à la création du spectacle à Bergen : Eid de Naplouse et Rojina de Damas. Les deux comédiens ont du renoncer à la tournée par crainte de se faire renvoyer de leur école de théâtre en Syrie. Eve-Chems de Brouwer, Boutaïna Elfekkak et Mokhallad Rasem jouent à leur place.

« Tangible » alterne des chorégraphies minimalistes, des morceaux de textes en français, arabe ou anglais, pas tous très bien incarnés. Le tout est orchestrée par une bande son mixée en direct par Franck Vercruyssen. En fond de scène, des photos de reportage de Ruanne Abou-Rahme et Yazan Al Khalili viennent souligner le propos, ce sont des témoignages de la vie quotidienne de Beyrouth. L’intention de tg Stan est louable, rares sont les spectacles qui osent s’emparer de la problématique politique du Proche-Orient. Mais l’on est très vite perdu dans ce collage, sans fil conducteur. Alors on se raccroche à une photo, à un vers de Mahmoud Darwich…mais ce n’est pas suffisant, et l’on reste à quai de cette aventure qui aurait pu devenir un très beau moment de sensibilité et de réflexion.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

le tangible

tg STAN

un spectacle de et avec Eid Aziz, Tale Dolven, Liz Kinoshita, Federica Porello, Rojina Rahmoon et Frank Vercruyssen

spectacle en arabe et en anglais, surtitré en français.

avec la participation de Jolente De Keersmaeker

matériel visuel Ruanne Abou-Rahme et Yazan Al Khalili

conception visuelle Alex Fostier, Ruanne Rahme, Thomas Walgrave et Tim Wouters

lumière Thomas Walgrave

son Alex Fostier et Frank Vercruyssen

coordination technique Raf De Clercq

traduction Tania Tamari Anasir, Lore Baeten et Martine Bom

interprète Lore Baeten

producteur exécutif nn Selhorst

textes Etel Adnan, Mourid Barghouti, John Berger, Mahmoud Darwish et Samih al-Qasim

Musiques : swatt, Béla Bartók, Brahim El Belkani, Céline Bernard, The Bug, Johnny Cash, Tom Chant, Said Fafy, Morton Feldman, Jimmy Garrison, Franz Hautzinger, Mahjoub Jaffer, Elvin Jones, Mazen Kerbaj, Abbes Larfaoui, György Ligeti, Said Oughassal, Max Roach, Scuba, Sublime Frequencies, Christine Sehnaoui, Sharif Sehnaoui, Cassandra Wilson et Raed Yassin

production tg STAN

coproduction Ashkal Alwan (Beyrouth), BIT Teatergarasjen (Bergen), Black Box Teater (Oslo), Teatro Maria Matos (Lisbonne), Théâtre Garonne, Théâtre de la Bastille, Festival d’Automne à Paris

remerciements à Abbas Beydoun, Tony Chakar, Anne Teresa De Keersmaeker, An D’Huys, Oussama Ghanam, Ramzy Haidar, Tarek Halaby, Cynthia Loemij, Lisa Risum Olsen, Chrysa Parkinson, Sara Sehnaoui, Hans J. Skogen, Christine Tohme, Sam Van verschelde, Fabienne Verstraeten et à l’Ambassade de Belgique à Damas

Spectacle créé du 7 au 11 avril 2010 au BIT Teatergarasjen (Bergen)

www.theatre-bastille.com

Du 2 au 13 novembre 2010 à 21 h, relâche le dimanche

Théâtre de la Bastille

76 rue de la Roquette

75011 Paris

Réservations : 01 43 57 42 14 – Fax : 01 47 00 97 87

4 novembre 2010/par Stéphane Capron
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