Reprise au Théâtre 13 – Seine et en tournée de ce Norma Jean qui a révélé la comédienne Marion Malenfant, ce qui lui a valu de devenir pendant un temps très court pensionnaire de la Comédie-Française. Pour reprendre ce rôle, elle a demandé un congé à Muriel Mayette-Holtz qui lui a refusé, du coup elle a préféré démissionner.
John Arnold, lunettes noires regarde le public, puis vient s’asseoir dans la salle à la table du metteur en scène. Il joue l’hymne américain avec une petite boîte à musique. Sous un drap, on devine le corps d’une femme inerte. Sur le rideau de scène sont projetées des images de personnages à la mine fardée. Rêve, mystère, ces personnages ont hanté la vie de Norma Jean Baker. En créant une atmosphère à la Lynch, John Arnold débute bien son adaptation du roman de Joyce Carol Oates. On a envie de le suivre dans sa vision de la vie de cet enfant, abandonnée, devenue artiste adulée, puis star déchirée. Malheureusement les débuts prometteurs se diluent très rapidement pour donner une lecture linéaire et didactique de la vie de Marylin. Les personnages manquent de corps. Certains passages de la vie de Marylin alourdissent l’action, comme le ménage à trois avec Eddy Robinson et Cass Chaplin. On aurait aimé plus de nervosité, plus de choix radicaux.
Dans ce spectacle qui s’étire, il faut souligner le travail de la jeune comédienne Marion Malenfant. Elle a la lourde tache d’incarner cette Marylin à travers les âges. On la découvre enfant et on la voit se transformer en femme. John Arnold lui demande beaucoup, et elle donne beaucoup. Elle se cambre dans une séance photo érotique, puis dans la deuxième partie, elle joue nue un monologue en avancée de scène. Elle fait passer une réelle émotion. Un beau travail d’actrice.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Norma Jean
d’après Blonde de Joyce Carol Oates adaptation et mise en scène John Arnold
scénographie et costumes Aurélie Thomas assistant à la mise en scène Grégory Fernandes
création lumière et direction technique Olivier Oudiou création sonore Marc Bretonnière
régisseur général et lumière Thomas Cottereau vidéaste Michel Ferry
administration Laurent Pousseur
avec Aurélia Arto – Philippe Bérodot – Bruno Boulzaguet – Jean-Claude Bourbault
Samuel Churin – Evelyne Fagnen – Antoine Formica – Jocelyn Lagarrigue
Marion Malenfant – Olivier Peigné – Fabienne Périneau – Maryse Poulhe – John Arnold
Coproduction : Théodoros Group, Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Avec l’aide à la production de la DRAC Ile-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication et le soutien de l’ADAMI. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Avec le soutien du Théâtre Firmin-Gémier / La Piscine, du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Scènarts et de Tango Prod.
Remerciements aux Théâtre de l’Europe Odéon, Théâtre du Rond Point, Théâtre de l’Atalante, Théâtre National de Toulouse, et à Joyce Carol Oates, Hélène Lausseur, Anne-Lorraine Vigouroux et Valentine Vidal sans qui la pièce n’aurait été écrite.
Durée : 3 heures avec entracte
Théâtre 13 – Seine du 4 mars au 13 avril 2014
du 15 au 18 avril à Tours au Nouvel Olympia
le 6 mai à Val de Reuil
le 15 et 16 mai à Cergy Pontoise
le 23 mai à Vitré au Préau
du 11 au 13 juin à Besançon au CDN
Belle soirée théatrale
Evidemment j’avais déjà lu,entendu,vu sur Marilyn mais j’ignorais à peu près tout de ce qu’a subi Norma Jean et qui pourtant explique la quête insensée de reconnaissance et d’amour qui l’a menée où nous savons tous. Mise en scène soignée et originale,riche troupe, interprétation de qualité (Marion Malenfant) :les 3 heures passent très vite malgré l’inconfort des sièges !