Le roman d’Antoine Doinel est une adaptation pour la scène des cinq films que François Truffaut a réalisés entre 1959 et 1979 qui racontent les aventures d’Antoine Doinel, à cinq âges de la vie et à travers plusieurs époques.
Ce personnage drôle et grave à la fois, cet éternel jeune homme attachant, dont les traits mêlent ceux de son auteur à ceux de Jean-Pierre Léaud – l’acteur qui l’a brillamment incarné – est devenu culte. Il est un visage réel autant qu’intemporel, cinématographique autant que littéraire et théâtral. Toujours en vadrouille, un pied dans les situations et l’autre en dehors, déjà ailleurs. S’il n’évolue pas beaucoup, il se précise et s’étoffe au fil du temps. S’il n’avance pas, il fuit, et sa fuite tourne sans cesse autour d’une féminité inaccessible. Il se pose comme il peut. à côté. Dans les marges. Non en révolte, mais en contrepoint à la norme, tentant en vain d’échapper aux schémas d’une société dont il se méfie et se protège, dans laquelle il ne se reconnaît pas.
Adolescent rebelle, mal aimé, en rupture familiale, il enchaîne les bêtises pour échapper à l’oppression des adultes, aux contraintes, à la soumission. Ses incartades le conduisent dans un centre d’observation pour mineurs délinquants, dont il s’évadera. (1959, Les 400 coups)
Jeune homme indépendant, employé chez Philips, passionné de musique, il se rend à des concerts et conférences et tombe fou amoureux de Colette, une étudiante dont il ne parvient pas à se faire aimer. (1962, Antoine et Colette)
Virevoltant, en quête de lui-même, d’une famille, d’une relation, il passe d’un métier à l’autre, multiplie les rencontres. Il a une relation adultère avec la fascinante Madame Tabard, la femme de son « patron », courtise Christine, musicienne, puis la rejette, puis la retrouve, jusqu’à finir par former, avec elle, un petit couple. (1968, Baisers volés)
Marié à Christine et père d’un garçon, son couple se disloque. La communication dysfonctionne, le langage s’empêtre. Subjugué par une jeune-femme japonaise, infidèle, il se cherche et se perd. Il tente de dissiper les brumes de son passé en écrivant un roman, mais quelque chose reste irrésolu, insatisfaisant. (1970, Domicile conjugal)
En 1979, sort L’amour en fuite. Bientôt divorcé, Antoine vit une histoire d’amour avec Sabine. Il a écrit un roman, Les salades de l’amour, sorte de boîte à souvenirs, de boucle bouclée, de narration à enchâssements où l’on zappe constamment d’une époque à l’autre. Son protagoniste littéraire n’est autre que son double…
C’est en partie sur la structure de ce volet qui clôt la « pentalogie » ou cycle Doinel que le spectacle est construit.
De glissements en ruptures, dans un dispositif servant la course incessante d’Antoine Doinel, Antoine Laubin dessine à son tour un kaléidoscope rythmé, ludique, fidèle à la grammaire des films et à l’esprit de leur réalisateur.
Adaptation Antoine Laubin et Thomas Depryck
Conception et mise en scène Antoine Laubin
Jeu Valérie Bauchau, Caroline Berliner, Coraline Clément, Adrien Drumel, Philippe Jeusette, Sarah Lefèvre, Jérôme Nayer, Renaud Van Camp, Adeline Vesse
Dramaturgie Thomas Depryck
Assistanat à la mise en scène Quentin Simon
Scénographie, costumes et accessoires Prunelle Rulens, assistée par Odile Dubucq
Lumières Laurence Halloy
Sons Jean-Maël Guyot£
Régie générale Benoît Pelé
Chargée de production (De Facto) Laurie-Anne Vanbléricq
Stagiaire mise en scène Héloïse RavetLa scénographie a été conçue sur base d’un concept développé avec Stéphane Arcas.
Une création De Facto, en coproduction avec le Théâtre Varia, Centre scénique de Bruxelles / Théâtre de Liège / Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène européenne, avec le soutien de Shelterprod / Taxshelter.be / ING / Tax Shelter du gouvernement fédéral belge / Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service du Théâtre.
De Facto est l’une des compagnies associées au Théâtre Varia.
THÉÂTRE VARIA (BRUXELLES) : 24 septembre – 12 octobre 2019
NEST – THIONVILLE : octobre 2019
LE MAILLON – STRASBOURG : décembre 2019
THÉÂTRE DE LIÈGE : décembre 2020
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