Le Projet Luciole fait émerger la pensée critique

@ Christophe Raynaud de Lage

Judith Henry et Nicolas Bouchaud reprennent dans une version longue un projet qui a émergé en juillet 2012 dans le cadre du Sujet à Vif au Festival d’Avignon. C’est devenu un spectacle poétique et érudit qui parfois nous laisse sans repères.

Des livres sont jetés du haut de la Chapelle des Pénitents blancs. En guise de générique, Judith Henry et Nicolas Bouchaud – accompagnés pour l’occasion par Nicolas Truong , le journaliste du Monde et concepteur du projet – annoncent les auteurs dont il sera question. Selon les auteurs le rythme est plus ou mois soutenu : il s’accélère pour Pasolini. Le ton est donné : il sera question de philosopher tout en s’amusant.

Judith Henry et Nicolas Bouchaud jouent avec les mots, les livres et montrent que la philosophie peut être joyeuse. Tels de grands enfants ils s’étreignent, une pile de livres coincée entre leurs corps. Le spectacle mêle quatre histoires, quatre récits : la critique catastrophique, la critique déconstructionniste, la critique rationaliste et la critique démocratique. Dans ce spectacle on pioche les pensées comme celle du poète René Char : « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament »

On ne reconnaît pas toujours la parenté des textes. On s’y perd un peu et l’on manque de repères. Tout le monde n’est pas érudit au point de connaître l’ensemble de la littérature philosophique. Heureusement on arrive parfois à recoller les morceaux et attribuer certaines citations, comme le passage sur le société du spectacle avec des extraits du livre de Guy Debord.  Mais dans l’ensemble on passe un bon moment avec ce dialogue souvent espiègle dans lequel excellent Judith Henry et Nicolas Bouchaud.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr